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TITRE:

LIZZARD (15 JANVIER 2021)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

METAL ALTERNATIF



Lizzard se fait de plus en plus une place au soleil sur la scène rock française et compte de plus en plus de fans. Fort un précédent album très bien accueilli, le trio revient en forme avec "Eroded" tout aussi réussi ! Rencontre avec Katy et Mat.
CALGEPO - 19.02.2021 -
3 photo(s) - (2) commentaire(s)

Lizzard a mis un an à mettre au point son nouvel album, à le peaufiner malgré un contexte particulier pour tout le monde et surtout pour les artistes. Loin de s'enfoncer dans un pessimisme ambiant, Katy et Mat abordent avec bonne humeur cette interview pour parler du nouvel album "Eroded".


Avant toute chose, comment avez vous vécu cette année qui vient juste de se terminer ?


Mat : Vis à vis du groupe ?

Katy : Pour le groupe c'était cool car on avait enregistré l'album en fin d'année 2019 et on était en plein mix en 2020 et donc ça nous a pas empêcher le processus de finalisation, faire tout ce qui est artistique, la pochette, faire des vidéos... On a passé l'année à faire tout ça, envisager la promo. Au final ça s'est bien passé pour nous...

Mat : Contrairement à d'autres groupes qu'on connait comme Klone qui était en pleine tournée promo et qui ont dû arrêter en plein vol. Pour le groupe, ça nous a pas mis trop de bâtons dans les roues. Bien sûr il y a eu des propositions de concerts qui ont été refusées, annulées mais ce n'était pas la priorité de 2020 de toute façon.

Katy : L'album sort le 19 février et normalement on enchaine avec un an de tournée européenne. Normalement... on croise les doigts !





Je rebondis avec ce que tu disais, ce nouvel album "Eroded" n'est pas venu en réaction vis-à-vis de ces derniers évènements ? Vous n'avez rien modifié ?

Mat : Non. C'est assez marrant, parce que l'album a été composé pendant toute l'année 2019 et enregistré en octobre 2019. Tout le thème de l'album était là un an avant ce qu'on vit aujourd'hui et ce qui nous fout les boules c'est que tout ce dont on parle et exprime, le monde entier est en plein dedans. En même temps, je me dis que c'est normal en fait. Si vraiment en tant qu'artiste on arrive à être transparent et être traversé par les évènements et les émotions qui se déroulent et qu'on exprime ça c'est qu'on est conscient que ça fait longtemps que ça se passe. On était en train de vivre le truc pleinement sans plan, sans analyse et on recrachait ce qu'on est en train de vivre au jour le jour. On a pu être acteur de tout ça, pendant les tournées, être témoins de choses qu'on voyait et on se disait que c'était dingue, les gens ne sont pas au courant, ça pourrait aller là ou là... Toute cette situation nous pendait au nez et je pense qu'on est pas les seuls dans ce cas et qu'il y a beaucoup d'autres groupes qui ont décrit les évènements qu'on vit aujourd'hui créativement parlant des années avant.


Comment vous réagissez à ça ? Que votre imaginaire par rapport à ce que vous voyiez devienne réalité, ça fait peur en fait ?


Katy : Ça ne nous étonne pas, c'est comme si ça confirmait l'image qu'on avait de l'état de l'être humain et de la planète et que cela se concrétise. Tout cela nous parait être la logique des choses.

Mat : C'est super intéressant comme question dans le sens où on se repose la question, est-ce qu'il y a vraiment l'aspect d'anticiper le futur ou non... En fait, ce n'est pas le côté on est devins, mais tout ceci est en fait logique, comme une suite d'accords. Cala coule de source et donc il n'y a pas forcément ce sentiment d'être surpris. Bien sûr c'est inconfortable pour tout le monde mais nous, à raconter ces histoires et voir qu'elles coïncident avec ce qu'on vit aujourd'hui, pour nous ce n'est pas surprenant. Je me dis qu'on était dans le bon état au moment où on a composé, en fait. Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui vont ressentir la même chose dans les films.


C'est quand on rentre dans l'analyse ou quand le "je veux me faire passer pour" ou le "avoir l'air de" prennent le pas que cela tue l'art en général.





C'est le rôle des artistes d'être plus sensibles et attentifs à ça ?

Mat : Je pense qu'un artiste est artiste quand il est perméable à ça. Sans le mettre sur un piédestal.

Katy : C'est comme si on prenait du recul sur tout ça et laissait les choses nous traverser..

Mat : On met le mot artiste sur ce truc-là, mais si vraiment on met le mot artiste sur cette perception-là, sur cette sensibilité, sur cette façon de s'extérioriser, je mets un écrivain au même rang, ou un journaliste... Le but du jeu est d'exprimer ce que l'on ressent, ce qu'on voit. C'est quand on rentre dans l'analyse ou quand le "je veux me faire passer pour" ou "avoir l'air de" prennent le pas que cela tue l'art en général. Alors pour répondre à la question, oui c'est son rôle dans la société mais comme beaucoup d'autres personnes.


De créateurs en fait ?


Mat : C'est le rôle du vivant en fait, nous humains de communiquer comme ça, à travers ça, que ce soit la musique, ou faire du pain ou par faire une interview car j'estime qu'elle peut être créative... Je mets pas le doigt sur ce mot artiste car tout à chacun a une façon de percevoir les choses et de les retranscrire, pour anticiper les choses, pour avoir une façon de vivre ou pas.


Par rapport aux politiques qui sont eux pour le coup dans l'analyse et non la création...


Mat : (Rires) Pas tous les politiques, il y en a des très bien et pas forcément à l'échelon national, il y en a plus proches qui sont très bons. Mais comme les artistes, il y a des très bons qui sont inconnus au bataillon et qui le vivent très bien et qui sont très bien comme ça.


Parlons de ce nouvel album, c’est Peter Junge qui produit l’album comme il l’avait fait pour "Shift". Qu’est-ce qui vous a motivé à faire de nouveau appel à Peter et que vous apporte cette stabilité ?

Katy : On a eu de la chance de tomber sur lui. Il a adhéré au groupe et on a la même vision sur la finalité. La stabilité c'est cool car on était en confiance.

Mat : Même si on n'a pas travaillé de la même manière que pour "Shift"...

Katy : Oui car ce n'était pas lui qui devait le produire, sauf qu'il y a eu un changement car on n'aimait pas trop le mix et finalement c'est lui qui l'a produit.

Mat : L'avantage pour "Shift" c'était une bonne surprise. Le courant est super bien passé et inconsciemment, sans calcul, ça coulait de source qu'on fasse le suivant avec lui sans a priori des problèmes. Quand est arrivé le temps des démo pour cet album, on lui en a parlé naturellement et c'est devenu quasiment le 4ème membre du groupe avec lequel on aime parler du boulot et d'autres choses. C'est devenu un pote et d'avoir passé un mois enfermé dans un studio il faut vraiment se sentir bien avec les gens.


Cette stabilité, ça vous donne confiance en vous et on le sent dans cet album ?

Mat : Je ne sais pas si c'est une question de confiance mais on se pose moins de questions sur le rendu, sur ce qu'on fait, le pourquoi, le comment. C'est comme si on s'assumait plus. Encore une fois je mets ça sur le dos de la culture française mais c'est dur pour les groupes de rock de s'assumer en France. Même si il y en a beaucoup, il y a soit on est des sous-merdes il n'y a que Gojira qui vaille le coup ou il y a le côté on n'est pas écouté ou entendu en France.


Il n'y a pas de juste milieu comme dans d'autres pays ?

Mat : Exactement ! Et pour aller voir dans d'autres pays, il faut en vouloir pour un groupe français, ne pas avoir peur de se vautrer, il faut avoir les reins solides. Je pense qu'aujourd'hui on s'en moque un peu de ce qu'on pense en France, on fait ce qu'on fait. J'ai la chance d'être le seul Français dans le groupe donc j'ai presque envie de dire que cette mentalité "on s'en fout de la France", quand je l'ai, j'ai mes deux collègues qui me rappellent que tu n'as pas besoin d'être français pour faire ce que tu veux faire donc c'est cool. On se pose moins de questions et j'encourage les autres groupes à faire de même.


La tonalité de l’album est majoritairement lumineuse, on peut dire que seuls ‘Avalanche’ et ‘Eroded’ sont plus sombres. Est-ce que cela reflète un message optimiste que vous souhaitez véhiculer en réaction à la lourdeur actuelle ?


Mat : Encore une fois, rien n'était calculé à l'avance.

Katy : Tous nos albums ont un côté lumineux et de l'espoir.

Mat : C'est-à-dire qu'on est comme ça dans la vie. C'est naturel, on s'est pas dit “tiens on va mettre la patate aux gens !”. On est capable de parler de choses graves, on voit le beau dans le mauvais, c'est la vie, c'est chouette aussi.

Katy : Ce n'est jamais l'un ou l'autre, il y a toujours les deux. Même dans les états les plus sombres, il y a quand même de la lumière qui transparait si on est ouvert à la voir. Le monde est coloré.

Mat : C'est notre façon de nous exprimer musicalement. Il y a des sujets sensibles mais ce n'est pas une finalité en soi pour nous, ce sont des choses de la vie mais la vie c'est passer au-delà de ça et de ne pas s'arrêter sur ces choses difficiles. Vivre c'est accepter la souffrance et passer après. Même dans nos vies personnelles on a des galères personnelles, même entre nous ce n'est pas facile tous les jours. Certains disent à trois c'est cool, c'est plus rapide mais c'est plus rapide dans tous les sens ! Si tu veux que ça pète c'est plus rapide aussi (Rires). La vie de groupe c'est une autre vie de famille en plus de ta vie de famille. Mais inconsciemment, même dans les moments les plus durs on se récupère et c'est une expérience et on se dit qu'il faut en sortir plus fort. Il y a toujours la lumière.


Si tu grattes vraiment la beauté tu te rendras compte qu'elle n'est pas si belle en réalité.




C'est une approche proche de celle de Pain Of Salvation qui dit qu'il y a toujours de la beauté dans la laideur...


Mat : Mais bien sûr, et si tu grattes vraiment la beauté tu te rendras compte qu'elle n'est pas si belle en réalité. C'est une façon de regarder à la loupe et j'aime bien cette façon de voir car tu visualises le vrai et tu relativises sur ce que tu penses être chouette ou l'inverse. Tout est relatif. Et cet album est relatif même si le titre parle de quelque chose d'usé, même ça c'est relatif.


La première partie jusqu’à ‘The Decline’ est centrée autour de l’aspect « chansons » et la fluidité des assemblages avec moins de changements d’ambiances (les passages atmosphériques sont moins présents), une grande cohérence et une volonté de créer les morceaux que l’on peut écouter et réécouter très souvent, à la fois riches mélodiquement et faciles à aborder. On avait déjà pu le constater sur certains passages de "Shift" mais c’est global ici. Est-ce que votre démarche a été un peu plus instinctive pour "Eroded"? Est-ce que vous avez senti rapidement que vous étiez dans une période créative particulièrement fertile ?

Mat : Je pense que si William avait été avec nous, tu aurais eu 3 réponses différentes ! Je pense sincèrement qu'on a perçu tout ce que tu nous demandes différemment. Mais il y a un truc où on sera d'accord c'est que peu importe comment on l'a perçu, facile ou pas, on a senti qu'on était dans une période créative bien particulière.

Katy : L'album s'est écrit assez facilement, la direction des morceaux était claire. Il y a des titres plus typés couplets-refrains et puis comme tu le dis dans l'autre moitié ils sont plus atmosphériques. On a décidé de mettre les morceaux dans cet ordre-là pour avoir ce contraste.

Mat : On s'est amusé avec ça par rapport au vinyle. Je t'explique comment on voit le truc. Pour moi ce n'est pas du calcul, mais aujourd'hui dans l'air du numérique, il y a des groupes pendant des années sur le CD, je ne vais pas dire de nom, qui se sont cassés le cul à construire leurs albums de manière bien précise pour créer un voyage. Le public depuis maintenant 10-15 ans s'est amusé à déconstruire ces albums et même à pouvoir dire que cette déconstruction c'est le vrai ordre de l'album. Il y a des artistes qui ont fait des trucs pour proposer aux gens et ces gens ont carrément tout déconstruit. Finalement, cet effort de l'artiste n'a servi à rien. Je pense que c'est bien car ça remet les choses à leur place. Le public a le droit de faire ce qu'il veut avec le produit qu'on leur propose. Par contre le vinyle qui est revenu, est une limite énorme à la manière de proposer ton art que ce soit sur l'aspect du temps, un CD tu as 80 minutes, en manière digitale tu peux balancer un truc de 3 heures comme le dernier Tool où il font un morceau de 20mn à chaque fois (Rires) alors que sur le vinyle pour faire une heure tu as besoin de 2 disques tu vois. Pour écouter ton vinyle il faut se lever, tourner le disque.


Ça demande un effort...


Mat : Oui un effort de focus et un effort qui te dit : "c'est là que suis coupé !" donc on s'est dit amusons nous, ok on a le thème... présentons-le comme ça pour le vinyle car si ça marche pour ce support ça marchera pour le reste. Il y a donc pour le disque une version vinyle avec 5 visuels différents. Le label a bien bossé là-dessus.


Il y a une dynamique qui n'arrive pas à trouver son juste milieu, le tempo est complètement cassé


Donc on peut dire qu'il y a deux parties identifiées dont la deuxième
débute avec un magnifique ‘Eroded’ sombre et majestueux et se clôt avec le non-moins excellent ‘Avalanche’ qui porte bien son nom avec son flot mélodique et sa densité heavy qui termine parfaitement le disque. Entre ces deux réussites il y a plus de cassure avec des interludes atmosphériques.  Quel est l’objectif recherché avec ces interludes ? Ne craigniez-vous pas que cela freine la dynamique irrésistible du début du disque ?

Mat : C'est voulu ! C'est fait pour ça et c'est ce qu'on est en train de vivre aujourd'hui ! Il y a une dynamique qui n'arrive pas à trouver son juste milieu, le tempo est complètement cassé et ça se cherche tout le temps. Et en même temps ça nous donne l'occasion de repenser à ce qu'on fait, ce qu'on est. Il y a un aspect introspectif qu'on est obligé d'avoir tous les jours. Ces plages c'est un peu pour exprimer ça de manière éthérée, un peu astral. On est là-dedans, il y a la dynamique du départ et au bout d'un moment, qu'on le veuille ou non il faut s'adapter. C'est notre manière de dire qu'il faut s'adapter à ça parce que ça peut être joli mais ça casse le rythme, il faut arriver à se stabiliser jusqu'à arriver à ‘Avalanche’ car parfois cette stabilité apparente peut déboucher sur l'effondrement.


On a l'impression que ce nouvel album est quasiment le plus personnel que vous ayez fait, une sorte de catharsis pour exprimer une frustration que vous aviez en vous depuis longtemps ?


Mat : C'est quelque chose qu'on a toujours voulu dire, travailler en fonction et l'exprimer de cette manière. Je pense avec le temps qui est quelque chose de bienfaiteur, dans le groupe ça fait 15 ans qu'on travaille ensemble, on se connait bien, le message passe vite. On n'a plus besoin de se parler, de s'expliquer ou quand on le fait c'est parce qu'il y a un vrai intérêt. Je pense qu'inconsciemment, cette phase créative qu'on a eu en 2019, on a senti qu'il y avait un truc qui se passait, quelque chose de différent. On n'abordait plus notre façon de travailler en groupe de la même façon, même si on composait ensemble dans une pièce à l'ancienne, la façon dont on se renvoyait la balle n'était plus la même. Il y avait une volonté de dire les choses telles qu'elles sont et à aller à l'essentiel. Et donc on en sort quelque chose de plus mature.


Dans "Eroded" les chœurs sont particulièrement bien travaillés. Qu’est-ce qui a évolué dans ce domaine depuis "Shift" ? On croit avoir lu que vous n’aviez pas pu mener tous les chantiers de back vocals à leur terme dans le précédent disque. Pour quelles raisons ?


Mat : C'est vrai car "Shift" avait été enregistré en 10 jours seulement. On avait beau avoir de grandes idées, ça fusait partout, et là où Peter a été bon c'est qu'il nous a drivé dans le peu de temps dont on disposait, nous recadrer. On a pu découvrir à cette occasion sa façon de travailler. Donc pour celui-là, on a passé un mois et ce n'était pas voulu, la décision a été prise spontanément. On sentait, personnellement plutôt, je sentais qu'il fallait qu'on passe du temps à faire le mieux possible et qu'on sorte de là sans aucun regret. Et les chœurs ça se ressent, on a expérimenté beaucoup et on a pris le temps qu'il faut pour ça, pour l'efficacité du morceau et non pas uniquement pour faire les fous.


C’est un constat plus général que l’on peut faire sur le chant avec des progrès manifestes dans ce secteur. Rien qu’un titre comme ‘Avalanche’, part d’une base mélodique excellente et d’une progression très intéressante, mais ce sont les chants qui transcendent l’ensemble. Il termine admirablement le disque. Est-ce que vous avez travaillé particulièrement le chant ?

Mat : Je travaille tout le temps la voix. Il suffit que tu fasses la même chose souvent, inconsciemment tu peaufines ton truc. Avec toutes les tournées qu'on a fait, je commence à connaitre mon outil qui est ma voix. Et comme pour la compo de cet album-là ça a été plus efficace dans le sens où cela été plus assumé très vite, c'est l'effet que ça rend alors qu'en fait c'est plus un travail de fond.

Katy : Je pense qu'en fait, il s'est plus trouvé au niveau de l'utilisation de sa voix et de comment il veut s'exprimer. Avant, il se cherchait peut être encore un peu. Il se connait mieux.

Mat : Je pense que ça vient de ce côté assumé, c'est comme ça qu'on sonne et peu importe le reste ! On va le faire pour de vrai, on va être créatif avec ce qu'on a. Voilà nos armes, pensons qu'à elles plutôt qu'à nos défauts.


Lizzard est reconnu pour sa créativité dans les riffs et ils sont particulièrement bien trouvés sur l’ensemble du disque. Quelles sont les caractéristiques d’un bon riff ? Est-ce que ce sont les riffs qui servent de base et déclencheur aux morceaux ou est-ce autre chose (les textes, le sujet, …) ?

Katy : Oui les riffs, c'est toujours Mathieu qui part avec une mélodie, un riff. Après un bon riff c'est quoi c'est un riff qui reste en tête, qui parle, qui pète !!

Mat : Encore une fois tu aurais trois réponses différentes !

Katy : Un bon riff pour moi c'est quelque chose qui a un bon rythme, ça c'est parce que je suis batteur !

Mat : Si je peux me permettre, pour te donner ma vision, ce n'est pas important de savoir ce que c'est qu'un bon riff ou pas. Ce qui est important c'est si ça parle ou pas !

Katy : Oui faut que ça parle, mais ça c'est un bon riff (Rires)


La différence entre bon et mauvais riff, un bon riff tu le joue il te parle et un mauvais riff....


Mat : (Rires) Je pense qu'il n'y a pas de recette au bon riff. Pourquoi à un moment donné, Jimy Hendrix il a touché tout le monde alors qu'il faisait un truc que personne faisait ? On ne sait pas pourquoi, ça parle en fait.

Katy : Parce que ça vient du cœur, voilà !

Mat : Mon "job" c'est d'arriver à jouer un truc à mes collègues et que ça leur parle. Du coup on va savoir de quoi on va vouloir parler ensemble. Tous les 3 ensemble on va vouloir ensuite dire ça aux autres dehors.

Katy : Il y a une cohésion entre nous. On sait que quand on fait écouter à des gens autour de nous, les prémices... Au début ils sont toujours un peu sceptiques alors que pour nous c'est clair et qu'il faut donc qu'on concrétise notre vision pour que ceux de l'extérieur puissent avoir la même vision que nous. Le but est d'arriver à leur faire comprendre ce qu'on veut dire. Et c'est le vrai travail créatif du groupe.


Il y a plein de trouvailles dans l'album avec le refrain de ‘Blowdown’ qui est atypique avec sa partie de tapping à la guitare. Comment est venue l’idée de procéder ainsi ? Il y a aussi la talk-box guitar sur ‘Hunted’ qui est bien intégré dans un passage de solo. Comment en arrive-t-on a utiliser ce genre d’effet, qui ne doit pas être facile à insérer ?

Mat : Pour la talk box je voulais un truc un peu animal. A la base sur les démos, le solo de guitare je le doublais à la voix ! Je trouvais ça marrant mais le son était un peu 70's et je voulais un truc plus animal et comme j'avais une talk box dont je me suis jamais servi, je me suis dit que ça valait le coup d'essayer. Je me souviens que Peter en studio disait : "Ah oui mais non c'est bon, on va se la jouer Bon Jovi !", j'ai essayé le truc comme c'est un solo vraiment tordu alors qu'avec la talk ce sont des longues notes, c'était un challenge technique et finalement Peter a bien aimé et gardé.

Katy : Et le tapping, Mat en fait tout le temps et il a écrit le morceau comme ça.

Mat : Après j'ai un petit jeu quand on compose comme ça, je m'amuse à faire le truc le plus chiant à faire que ce soit à la guitare et au chant. Et c'est arrivé comme ça pour ce tapping. Les collègues se disait mais pourquoi il se prend le chou comme ça... En fait tu sors du contexte pour voir plus large et faire avancer les choses.


On sent beaucoup d'amusement entre vous, presque peut-être de l'émulation et on sent que tout le monde est réceptif !


Mat : Oui, il y a de la petite provoc' parfois.

Katy : On essaye de se surprendre pour pas se faire ch... (Rires)

Mat : Mais il faut que ça reste chantable, que ça parle. Car on a vite fait de faire des trucs de zicos qui endorment.


Il y a de la variété dans l'album avec notamment le seul titre acoustique de l’album ‘Eroded’ est une chanson majestueuse et sombre qui fait penser à l’album "Book Of Shadows" de Zakk Wylde. Vous connaissez ?

Mat : Je connais l'artiste en effet mais pas cet album, je me le note pour plus tard, merci de la comparaison.


Cet aspect apporte plus de profondeur au message, plus de vérité car le monde est contrasté !




L'album évoque des thèmes sombres, est-ce que le fait d'évoquer des choses obscures sur des mélodies lumineuses aura plus de force pour faire passer le message ?

Katy : Je pense que cet aspect apporte plus de profondeur au message, plus de vérité car le monde est contrasté !

Mat : Je pense même, mais c'est mon côté rêveur, que le vrai intérêt est de prendre un mec qui écoute du hip hop bien dark et prendre quelqu'un qui écoute du classique toute la journée, qu'ils écoutent Lizzard et qu'ils se mettent à kiffer pour les mêmes raisons. En fait, mon pied total, le côté dark, le côté beau c'est la vie et le fait de mélanger les deux, c'est la vie. C'est dur de répondre à la question, seuls les auditeurs pourraient y répondre.


 Souhaiteriez-vous ajouter quelque chose ?


Katy : Les questions étaient top, on a fait le tour de tout.

Mat : J'avoue, je n'aime pas qu'on me pose des questions à la base (rires), donc là c'était cool car plus qu'une question on sent que vous avez écouté l'album et là on ouvre vite des tiroirs, ça part à gauche à droite comme une discussion qui est plus enrichissante qu'une simple interview question/réponse. Peut être que j'aurais aimé que tu me demandes qui a fait cette pochette ?


Alors qui est à l'origine de la pochette ?


Mat : C'est Mika, Mikaël André du groupe Erin Non Dae. On a eu la chance de finir par travailler avec lui, étant musicien il a une écoute sensible, très imagée et spontanée. C'est un truc unique en un coup de pinceau, il y a tout, le grain, l'érosion !


Merci à vous en espérant une meilleure année 2021 !


Merci à toi et passe le bonjour à toute l'équipe.


Merci à Nuno777 pour sa belle contribution et questions pertinentes.



Plus d'informations sur http://www.lizzard.fr/
 
(2) COMMENTAIRE(S)  
 
 
CALGEPO
19/02/2021
  0
Oui ils sont très investis et encore merci pour la préparation de l’interview.
NUNO777
19/02/2021
  0
Top interview bravo Calgepo!
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