On ne compte plus les albums de Beth Hart ! Après avoir sorti plusieurs albums avec le célèbre guitariste Joe Bonamassa, la chanteuse américaine revient à ses premières amours avec un disque très personnel, "War In My Mind". Music Waves est allé à la rencontre de cette grande dame du rock pour parler de son dernier opus, mais aussi pour aborder des sujets beaucoup plus sensibles et personnels, non sans émotion ! Une très belle interview toute en sincérité à découvrir.
La dernière fois, on s'est vus en 2015 à l'occasion de la promo de ton album "Better Than Home". Tu me disais que c'était ton album le plus personnel, mais j'ai entendu dire que tu disais la même chose pour ton dernier album, "War In My Mind". Tu sembles donc faire des albums de plus en plus personnels. Jusqu'où comptes-tu aller ?
C'est comme ça depuis que j'ai commencé la musique en réalité. J'ai toujours écrit des chansons personnelles car je ne sais pas écrire des chansons qui parlent de l'histoire de quelqu'un d'autre. C'est toujours mon histoire que je raconte, ça ne va jamais changer. C'est marrant car à chaque fois que je sors un album, les gens me disent : "c'est ton album le plus personnel !" (Rires). Ils le sont tous !
Ce coup-ci, tu parles de l'addiction aux jeux de ton père sur le morceau 'Try A Little Harder'. Tu parles du fait que ta sœur a quitté la maison dans 'Sister Dear'. Tu parles de ta bipolarité… Est-ce thérapeutique d'écrire des chansons comme ça ? Ou est-ce une opportunité pour écrire des chansons plus profondes ?
Probablement les deux. Je vieillis, donc j'ai du recul sur mon caractère, sur ma personnalité, sur mes expériences. Je chante avec plusieurs perspectives d'une même expérience, j'utilise plusieurs points de vue. Je pense que ça s'explique par le fait que je prenne de l'âge. Je fais beaucoup de thérapie par la parole aussi. Je pourrais parler de l'addiction de mon père aux jeux à travers un angle de vue négatif, mais d'un autre côté, j'ai une certaine admiration pour lui car il a courage de prendre le risque de tout perdre. Je trouve que c'est incroyable !
Quand tu es jeune, tu as peur de la manière dont les gens te perçoivent.
Tu penses que ta réputation est importante. Quand tu grandis, tu
réalises que ça ne l'est pas.

Tu parles toujours de tes propres histoires dans tes albums, mais ce coup-ci, je ne sais pas si c'est lié au fait que tu prennes de l'âge, mais les sujets semblent être plus profonds.
Oui, je pense que ça peut s'expliquer par le fait que je prenne de l'âge, certainement. Quand tu es jeune, tu as peur de la manière dont les gens te perçoivent. Tu penses que ta réputation est importante. Quand tu grandis, tu réalises que ça ne l'est pas. Chacun est centré sur sa vie et n'en a rien à faire de toi ! C'est la nature-même de l'homme, on essaye tous de survivre ! On est plus focalisés sur nous-mêmes que sur les autres. Je pense que tu réalises ça davantage quand tu grandis. En tout cas, il y a une grande différence artistique entre ce que je fais aujourd'hui et ce que je faisais quand j'étais plus jeune. L'une de ces choses est la colère. J'en ai toujours eu, mais quand j'étais jeune, je me cachais derrière elle car je me sentais plus en sécurité. Aujourd'hui, je suis plus calme, mais j'ai plus peur de la scène, alors que quand j'étais jeune, je me cachais derrière ma colère quand je montais sur scène.
Est-ce que tu penses que toute la rage dont tu fais preuve sur cet album te permet aujourd'hui d'être plus calme ?
Je pense que devenir calme est normal quand on prend de l'âge. Tu as le choix : soit tu deviens aigri et tu te focalises sur ce que tu n'as pas, ou alors tu t'estimes chanceux d'avoir ce que tu as. Par chance, je crois que je me dirige plus vers la seconde voie, même si certains jours, je suis aigrie. Ça dépend du jour et du moment !
La plupart des chansons de ton dernier album sont des ballades ou des chansons au tempo lent. Est-ce que tu penses que ces formats-là sont plus adaptés pour mettre tes sentiments en avant ? Peut-être même que c'est la raison pour laquelle certains considèrent qu'il s'agit de ton album le plus personnel !
C'est intéressant car je n'ai jamais eu l'intention de faire un album qui sonnerait comme ci ou comme ça. Quand j'écris, je ne pense jamais à ce que cela donnerait pour quelqu'un d'extérieur, ce que cela donnerait sur l'album ou sur scène. Tout ce qui m'importe, ce sont mes sentiments.
Tu es plus calme maintenant, et c'est peut-être pour ça que cet album l'est aussi.
Je ne pense pas que cet album soit plus calme, que ce soit narrativement ou musicalement. Il y a des titres sur cet album qui sont plus agressifs que ceux de "Better Than Home". Une personne pourra très bien trouver cet album sombre, une autre pourra dire qu'il est très calme. Depuis que je donne des interviews, j'ai entendu beaucoup d'avis différents, et tous ces avis sont valables. Après tout, quand je fais de la musique, je fais ça pour moi, mais une fois que l'album est sorti, il est pour tout le monde ! Chacun peut l'interpréter à sa façon et on ne peut pas mal l'interpréter. Cela dépend de ce que cela fait ressentir aux gens.
Sur ton album précédent, tu as collaboré avec Joe Bonamassa, et tu as atteint un certain niveau de popularité. Beaucoup de gens semblent être prisonniers de leur popularité, mais toi, tu sembles plus libre à mesure que tu gagnes en popularité ! Comment expliques-tu ça ?
Pour être honnête, je ne prête pas vraiment attention à ça ! La seule chose que j'aie remarquée, c'est que plus je vieillis et plus je travaille. J'ai remarqué ça. Les publics sont de plus en plus importants mais je ne sais pas pourquoi. Peut-être est-ce parce que j'ai de la chance ! Je n'y prête pas attention car ça n'a pas vraiment de valeur pour moi. Ce qui compte, c'est de se lever le matin, d'être passionné et d'être excité par ce que tu fais. C'est ça qui m'importe. Si j'accordais de l'importance à ma popularité, j'aurais de gros problèmes sur le plan artistique et psychologique. Ça rendrait les choses beaucoup plus compliquées.
Pour cet album, j'ai écrit 35 chansons. Sur "Better Than Home", j'en ai écrit plus de 50.

Cet album a des atmosphères très variées. Il y a du gospel sur 'Let It Grow', un côté latino sur 'Spanish Lullabies', un côté pop/rock sur 'Sugar Shack'… C'était un choix de ta part d'avoir une telle variété sur cet album ?
Il n'y a jamais d'intention particulière. J'ai toujours des chansons qui me viennent en tête, tout le temps. A chaque album, je travaille avec un producteur différent. J'essaye de ne pas me répéter. Les seules fois où je me suis répétée, c'est quand j'ai travaillé avec Joe Bonamassa, car il travaille toujours avec Kevin Shirley (producteur de groupes comme Iron Maiden, Rush, Journey, Dream Theater..., ndlr), mais je n'aime pas faire ça. J'aime travailler avec de nouvelles personnes, ce qui a une incidence sur le son, et ça me permet d'apprendre. Mais à chaque fois que j'essaie de composer, j'ai toujours beaucoup de chansons qui me viennent. J'écris de tout, tous genres confondus, peu importe le producteur. Pour cet album, j'ai écrit 35 chansons. Sur "Better Than Home", j'en ai écrit plus de 50. Je ne crois pas en les albums concepts, je n'aime pas ça. Je préfère les concepts à l'échelle d'une chanson, où chaque chanson a sa propre histoire. Chaque chanson a son importance. C'est ça qui m'excite quand je travaille avec un producteur. Certains avec qui j'ai travaillé ont pour leitmotiv d'avoir un album cohérent, plus conceptuel, mais j'aime quand même ça car c'est différent de mon opinion et ça me fait grandir.
Si tu écris tant de chansons, que fais-tu de celles qui ne paraissent pas sur l'album ?
Elles sortent sur l'album suivant. Ça leur permet de grandir. Parfois, la chanson ne me dit plus rien, donc je ne prévois pas de la sortir pour l'album suivant, mais ça ne veut pas dire qu'elle ne sortira pas sur l'album qui viendra encore après ! On ne sait jamais !
On parlait de ta popularité…
(Elle coupe) Elle n'a pas d'importance, pas du tout.
Pour autant, as-tu confiance en toi ?
Les gens trouvent que oui, mais si tu vivais avec moi, tu verrais un autre aspect de ma personnalité.
N'ayant moi-même pas confiance en moi, ce que les gens pensent de moi est très important. Ce n'est pas important pour toi ?
Si !
J'ai parfois l'impression que les gens regrettent d'être venus [aux concerts] et qu'ils ont envie de partir mais qu'ils ne le font pas pour ne pas me blesser
Ta popularité a grandi de plus en plus, et tu aurais pu te dire que chaque soir, tu fais des concerts à guichets fermés, ce qui veut dire que les gens t'aiment.
Ce n'est pas comme ça que je fonctionne. Et si tu demandes à mes musiciens quand on est en tournée, je trouve souvent que le public a été déçu par le concert. J'ai parfois l'impression que les gens regrettent d'être venus et qu'ils ont envie de partir mais qu'ils ne le font pas pour ne pas me blesser, alors ils se forcent à se rester sur leur chaise. J'ai encore plus ce ressenti avec l'âge. Quand j'étais jeune, j'avais plus de colère, alors je me foutais de tout ça. Aujourd'hui, ça m'importe que les gens aiment ce que je fais. Je veux non seulement que les gens passent un bon moment, mais en tant qu'être humain, j'ai aussi envie d'être acceptée.
Il y a toujours cette crainte d'être quittée en moi

Si les gens achètent leur place pour te voir, c'est qu'ils t'apprécient !
Oui je sais, mon batteur me le dit tous les soirs ! Et je peux te donner un autre exemple. Je suis mariée depuis vingt ans. Mon mari a été à mes côtés alors que j'ai été dans 10 hôpitaux psychiatriques, alors que j'ai fait 5 cures de désintox, que j'ai été en prison, et il est toujours avec moi ! Pourtant, je fais toujours des cauchemars où il me quitte pour quelqu'un d'autre ! Depuis que je suis enfant, j'ai été abandonnée à de multiples reprises. Quand tu traverses tout ça, ton estime de toi est très faible. Tu penses que tu n'es pas assez bon. Même si j'ai fait des tonnes de thérapies, j'ai été à l'église, j'ai prié… Il y a toujours cette crainte d'être quittée en moi. Elle a toujours été là et elle ne partira pas.
Tu as été abandonnée étant enfant par tes parents ?
Mon père est parti, d'abord, puis il n'est revenu que quand j'étais bien plus grande. J'ai eu un beau-père pendant 4 ans. Du jour au lendemain, il est parti lui aussi. Puis, ma mère a fréquenté des mecs bizarres. Quand j'ai eu 13 ans, j'ai eu une relation avec un homme de 40 ans. Je suis restée avec lui pendant 6 mois. Et quand j'avais 14 ans, je suis partie de la maison avec un garçon de 25 ans qui était violent. J'ai vécu avec lui à Brooklyn. J'ai vraiment été maltraitée durant ma jeunesse par des hommes. J'avais tellement besoin d'une figure paternelle que je recherchais n'importe qui pour l'incarner.
Peut-être que dans tes rêves, ton mari a le comportement que ton père a eu avec toi.
Oui, c'est ça. Une part de moi sent que mon mari m'aime, tandis qu'une autre part se dit qu'il ne peut pas vraiment m'aimer, que ce n'est pas possible.
Tu disais que tu avais été à l'église. Le morceau 'Let It Grow' a des éléments tirés de la musique gospel. Est-ce que cela a un lien ? Est-ce un moyen de montrer ta croyance en Dieu ?
Je ne cherche pas à montrer mes croyances aux gens. Je ne crois pas que les gens ont besoin de savoir ça. Je cherche simplement à exprimer mes sentiments à un moment donné. J'ai écrit cette chanson avec mon ami Rune (Westberg, ndlr). Comme je te l'ai expliqué, je ne trouve pas que je suis une assez bonne épouse, que je suis assez bonne sur scène, mais je continue de le faire. C'est de ça que 'Let It Grow' parle. Quoi que tu ressentes, fais ce que tu as à faire en ignorant les gens, mène ta vie comme tu l'entends.
La vie est une lutte pour tous. Pour toi, cette lutte semble être plus forte encore.
Peut-être pas, peut-être que ça te semble être le cas, car je suis très ouverte quand il s'agit d'en parler. Beaucoup de gens gardent ça pour eux. Vu que j'ai suivi des thérapies étant jeune, depuis l'âge de 6 ans. J'ai été habituée à parler de tout avec des inconnus.
La popularité ne m'intéresse pas. Je préfère être haïe pour ce que je suis plutôt que d'être aimée pour ce que je ne suis pas

En étant aussi franche et ouverte, est-ce que tu n'as pas peur d'être jugée par les gens ?
Non, je m'en fiche. Car comme je te le disais tout à l'heure, la popularité ne m'intéresse pas. Je préfère être haïe pour ce que je suis plutôt que d'être aimée pour ce que je ne suis pas.
Quand on te voit aussi belle sans aucun maquillage, est-ce que cela te donne envie de rester authentique ?
Ce matin, on s'est rendu sur le lieu de l'interview, et je ne sais pas si je me suis sentie en confiance ou si j'ai assumé mon âge, et j'ai trouvé que c'était stupide de devoir me maquiller pour me donner l'air d'avoir 25 ou 30 ans alors que j'en ai 47. Ça n'a rien à voir avec le fait que je n'aime pas les femmes qui s'apprêtent. Je mets moi-même des talons, je me maquille de temps à autre quand je suis dans l'état d'esprit qui va avec. Mais aujourd'hui, je n'en avais pas envie. Je ne sais pas pourquoi. J'y ai réfléchi. Peut-être que je comprendrai un jour ! Je ne sais pas si ça a une véritable importance. On a une série aux Etats-Unis avec des femmes au foyer qui viennent des quatre coins des Etats-Unis, et j'ai remarqué que quand les actrices de mon âge se maquillent, elles ont l'air plus vieilles ! Je me demande pourquoi on fait ça.
Il y a le maquillage, et il y a aussi la chirurgie esthétique.
Je fais tous ces trucs, on m'a mis du botox, on m'a fait des injections. Je fais tout ça depuis que j'ai 12 ans ! J'adore ça ! Car je n'ai jamais été très belle donc j'ai voulu mettre toutes mes chances de mon côté !
Pour être honnête, ça a l'air naturel sur toi.
Je n'en fais pas souvent.
Beaucoup de femmes d'un certain âge ont recours à tout ça et finissent par toutes se ressembler.
Oui, elles en font trop. Mais si tu regardes des photos de moi d'il y a 5 ans, tu vois une différence. Je l'ai trop fait aussi à l'époque. C'est facile d'en abuser car à chaque séance, tu as la sensation d'être de plus en plus belle ! Mais non, tu n'es pas mieux, tu es juste différente. Et puis tu deviens accro à tout ça.
C'est la troisième fois que l'on se voit, et je n'avais jamais remarqué.
Oui, car je n'en fais pas beaucoup. J'ai surtout fait des injections. Ça m'a fait des grosses joues. Mes amis d'enfance, en me voyant, m'ont demandé ce que je faisais. Ils me disaient que j'étais horrible et que je ne devais plus faire ça.
Ça, ce sont de bons amis !
Oui, ce sont de très bons amis. Ils sont honnêtes ! (Rires).
Il y a un côté Jamie Cullum sur 'Bad Woman Blues' et l'influence de Supertramp sur 'Try A Little Harder'. Est-ce que tu trouves aussi ? Si oui, est-ce qu'ils sont une influence pour toi ?
Je ne connais pas la musique de Jamie Cullum. Je le connais simplement de nom. Je ne connais pas non plus Supertramp. J'ai plus entendu parler de Jamie Cullum. Je ne savais pas que Supertramp était un groupe de musique.
Le début de 'Try A Little Harder' avec ce piano, c'est comme un voyage qui rappellerait Supertramp.
Après avoir entendu la version finale de cette chanson, c'était ma préférée, je n'arrivais pas à m'arrêter de l'écouter. Elle est amusante et un peu folle. J'aime la manière dont elle sonne et j'adore son sens. Elle parle de mon père et de ses côtés que j'adore.
C'est toujours ta chanson préférée ?
Maintenant, ça a évolué un peu et je pense que c'est naturel. J'aime beaucoup 'War In My Mind'. Je suis consciente que je peux exagérer certaines choses, et dans la mesure où j'en suis consciente, j'en ai moins peur. C'est quand je crois aller mieux que ce n'est pas très bon signe ! J'aime vraiment beaucoup 'War In My Mind' et 'Woman Down' aussi. J'aime beaucoup celle-là. Mais pendant un moment, 'Try A Little Harder' a été ma préférée.
Tu as dit que tu avais eu envie de travailler avec Rob Cavallo depuis 2003, mais ça n'avait pas été accepté par le producteur avec lequel tu travaillais à l'époque. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur cette histoire ?
Je ne voulais pas qu'il me produise, mais je voulais signer chez Warner Bros (Rob Cavallo étant le président de Warner Bros Record, ndlr). A l'époque, je n'étais chez aucun label. J'étais en train d'écrire un nouvel album, "Leave The Light On". Mon producteur de l'époque, en entendant les chansons du nouvel album, a appelé Rob pour qu'il vienne me voir jouer chez moi. Une fois l'album sorti, ça ne lui a pas plu et j'ai donc manqué cette opportunité. Mais j'ai l'une de mes meilleures amies dont la sœur est mariée à Rob depuis de très nombreuses années. J'ai joué 'Sister Dear' à une soirée, et Rob a dit qu'il voulait vraiment produire cet album. J'ai aussi joué 'War In My Mind' et 'Rub Me For Luck' ce jour-là. Il voulait juste produire ces trois morceaux à la base, mais il a fini par produire tout l'album. Il a fait un très bon travail.
Tu sembles utiliser plus souvent le tremolo sur ta voix dans cet album que par le passé. Est-ce un moyen de faire passer ta sensibilité ?
Non, j'ai toujours eu recours à cette technique. Je m'entraîne beaucoup avec mon coach pour être une meilleure chanteuse, et aussi pour me débarrasser de mon vibrato. Il dit que ce n'est pas possible et que c'est ma manière naturelle de chanter. Tu l'entends plus sur cet album certainement parce que Rob a fait en sorte qu'on l'entende plus dans le mix, alors que certains producteurs qui n'aiment pas ça le cachaient dans le mix final pour ne pas qu'on l'entende vraiment. On l'entend moins quand je joue en groupe, mais quand je suis seule sur scène, on l'entend davantage.
De tous les albums que j'ai fait, ["War In My Mind"] est le seul que je continue d'écouter chaque jour

Y a-t-il des choix pris par des producteurs avec qui tu as travaillé dans le temps que tu as regrettés ?
Bien sûr ! Au fil des années, il y a des albums que j'aime et d'autres qui ont été gâchés par une mauvaise production. C'est le cas de "My California", mais à la base, j'adore cet album. Les chansons sont bien, c'est vraiment la production qui ne va pas. J'adore tous les chansons de cet album, mais je hais la production. Sur "Better Than Home", je pense aussi que la production de quelques titres n'était pas bonne. Je pense qu'elle aurait pu être bien meilleure d'une autre manière. Mais il y a des chansons comme 'Tell Her You Belong To Me' où le résultat est excellent. Sur cet album, je trouve que Rob a réussi la production d'absolument tous les morceaux. On n'aurait pas pu faire mieux. De tous les albums que j'ai fait, c'est le seul que je continue d'écouter chaque jour. En général, une fois que le mixage est fait, j'ai déjà écouté l'album de nombreuses fois. Une fois qu'il est masterisé, je l'écoute deux ou trois fois, et puis j'arrête. C'est pareil pour tous mes albums, même ceux avec Joe (Bonamassa, ndlr). Mais cet album, quand il a été masterisé, le lendemain je suis parti en tournée pendant 6 semaines, et je l'ai écouté tous les jours. C'est sûrement dû au fait que Rob a fait un excellent travail. Il a laissé les chansons s'exprimer. Il a fait du très très bon travail. Il a produit des albums très différents, et tous ont rencontré beaucoup de succès.
Sur 'Thankful', tu fais des remerciements à tout va ! Qui sont les gens que tu voudrais remercier ?
Tout le monde ! Dieu en premier, mon mari, ma mère, mon père, la nature. Tu sors dans la nature, tu vas voir une rivière, un océan, tu traverses une forêt, tu marches dans un jardin… Il y a tant de choses pour lesquelles nous devons être reconnaissants ! Il y a tant de choses à écouter, à saisir, à goûter, la nourriture, regarder des films, prendre un bain, dormir dans un lit propre, chaud et confortable ! La liste des choses pour lesquelles nous devons dire merci est infinie.
Toi aussi, tu mérites que l'on te remercie pour les émotions que tu fais passer à travers ta musique et à travers tes performances scéniques !
C'est si gentil !
Est-ce que tu ne veux pas te remercier toi-même pour tout ce travail que tu as fait ?
Non ! (Rires). Non, car je suis consciente de tous les défauts que j'ai !
Mais tout le monde a des défauts ! Tu n'es pas la seule ! Personne n'est parfait et tu es un être humain comme tout le monde ! Tu nous fais ressentir des émotions de par ta musique. Ce n'est pas donné à tout le monde !
Ne me fais pas pleurer ! Tu es si gentil ! Tout le monde a été si gentil avec moi aujourd'hui. Merci beaucoup !
On ne dirait pas ça si c'était faux ! C'est la vérité ! Tu as l'air d'avoir gagné confiance en toi depuis 2015 où l'on s'est vus la dernière fois.
Il y a eu pas mal de changements ces dernières années. Je suis sobre pour de vrai maintenant, ça fera 5 ans en janvier 2020. Ça fait une vraie différence. J'ai toujours pris des médicaments très, très puissants. Maintenant il est possible de prendre de l'huile de cannabis. On donne aussi du concentré pur de CBD isolé en fortes doses aux gens qui souffrent de schizophrénie. On l'utilise pour les problèmes mentaux lourds. C'est ce que je prends, et ça me permet d'éviter les médicaments que je prenais avant et qui avaient des effets secondaires très néfastes pour le corps. C'est du poison, mais ça fait fonctionner la tête. C'est la première fois depuis 12 ans que je ne prends plus ces médicaments, et ça fait une vraie différence sur ma santé.
C'est peut-être pour ça que tu me sembles être en meilleure santé qu'avant !
Oui, on m'a déjà dit ça. La sobriété et l'arrêt de la prise de ces médicaments, ça m'a aidée.
C'est pour ça que je te dis merci !
Mais c'est à Dieu qu'il faut dire merci, pas à moi ! C'est grâce à Dieu et aux gens bien.
Mais sans ta volonté, Dieu et les gens n'auraient rien fait pour toi !
Ne me fais pas pleurer ! Tu es si gentil ! Merci !
Merci beaucoup !
Merci beaucoup ! (en Français, ndlr).
Merci à Loloceltic pour sa contribution...