Déjà la douzième édition pour l’Alcatraz Hard Rock & Metal Festival qui a trouvé son rythme de croisière et qui continue de grandir, et déjà la cinquième fois que Musicwaves couvre un festival qui devient un incontournable. Le lieu n’a pas changé, toujours au cœur du campus en périphérie de Courtrai et il se déroule toujours sur trois jours ; cette année, le premier jour est une journée normale et une troisième scène s’est rajoutée, la Morgue, pour permettre à des groupes moins connus de se faire la main. Tout débute le vendredi 9 aout avec un départ en fin de matinée et l’alternance entre les groupes entre la grande scène, la Prison et la scène sous tente, la Swamp. Le tout se fait sans coupure, cela permet un temps de jeu plus riche mais oblige soit à manquer la fin d’une prestation soit le début de la suivante ce qui est frustrant. Cela étant il n’y a pas de doublon entre les deux scènes, juste avec la troisième, ce qui est le plus important vu la richesse de l’affiche.
Nous nous sommes concentrés sur ces deux scènes débutant le marathon du week-end avec Crobot sur la scène principale et devant un public déjà fourni malgré une pluie forte. Les Américains œuvrent dans un hard groovy teinté 70’s avec une touche de stoner et s’apprêtent à sortir "Motherbrain". Ils vont réchauffer tout le monde avec un feeling énorme et une chaleur communicative. Ces 40 minutes vont être d’une grande classe et égayer ce temps de midi avec force. Il y a tout ce que l’on aime, le côté voilé au chant de Brandon Yeagley pas loin d’un Myles Kennedy, le feeling hard old school et le côté blues qui donne le frisson. Au hasard d’un ‘Stoning The Devil’ ou de ‘La Mano de Lucifer’ les musiciens ont ravi leur monde avec classe. Ce plongeon dans le passé a été délicieux, Crobot confirme qu’il est bien un des grands noms du renouveau hard rock.
Le ton change dans la Swamp avec Nervosa. Si certains dormaient encore il ne fait nul doute qu’ils ont été réveillés par le trio brésilien. L’ambiance va être brulante dans une tente rapidement remplie et devenant un peu étroite avec le succès grandissant du festival. Entre thrash et death et porté par une Fernanda Lira charismatique au sourire carnassier, le groupe fait parler la poudre avec énergie et sans temp mort. En début de concert ‘Horrordome’ et ‘Intolerance Means War’ mettent le feu, l’intensité est énorme, Fernanda hurle comme une damnée et à la guitare sa collègue envoie du lourd. L’accueil est parfait, le groupe est ravi et enfonce le clou avec ‘Kill The Silence’ ou ‘Raise Your Fist !’, parfaits hymnes thrash. La violence dégagée en assomme plus d’un avec un côté jouissif. En fin de prestation ‘Never Forget’, ‘Never Repeat’ et ‘Into Moshpit’ achèvent leur monde dans une chaleur intense. Nervosa a envoyé la sauce avec férocité, ce concert aura marqué les esprits.
Dehors le temps est clément pour l’arrivée de Wayward Sons. Le groupe a vu le jour en 2017, mais n’est pas composé de débutants. Sans doute désireux d’avoir son groupe de hard, le label Frontiers a mis en place ce groupe avec à sa tête Toby Jepson qui a joué dans Little Angels. Il est accompagné de musiciens chevronnés et ce petit monde va balancer un concert sympathique plein de feeling 70’s. Toby possède une voix houblonnée qui fait son effet auprès d’un public attentif. De titre en titre on ne peut que plonger avec le groupe dans le passé grâce à des musiciens qui distillent des riffs de grande classe. On pense à Thunder, Thin Lizzy ou Bad Company au hasard de titres comme ‘Alive’ ou ‘Crush’ gorgés de feeling et de groove. Wayward Sons a été une découverte pour beaucoup, le groupe britannique a fait revivre le passé pour le plus grand bonheur du public présent.
Crystal Lake va faire planer un vent de folie dans la Swamp. Les Japonais ont une carrière bien remplie mais restent peu connus dans nos contrées. Avec un metalcore hargneux teinté de deathcore ils ne vont pas faire de quartier. Servi par un son costaud ils frappent fort sans temps mort et réclament un circle pit exécuté par un public qui ne se fait guère prier. La suite garde la même intensité, le groupe ne fait pas dans la dentelle et balance la purée avec énergie. Il y a certes rien d’original dans ce metalcore mais la force et l’énergie dégagée font plaisir. Au chant Ryo s’arrache la voix avec une incroyable hargne et ses compères sont intenables. Crystal Lake a fait forte impression, il a balancé un concert puissant montrant la facette brutale du style.
Après cette tempête Helstar débarque sur la Prison. Le groupe de power metal américain est le premier gros nom du week-end. Rivera et Barragan mènent la barque depuis les années 80 et ont effectué un retour en force au cœur des années 2000. Les amateurs de bon vieux son heavy sont au rendez-vous pour un concert énergique. Certes Rivera a perdu en voix mais il a gardé la pêche et une envie de partager intacte. D’entrée chacun savoure le son à la fois speed et mélodique comme le font Savatage ou Iced Earth. On retrouve un côté galopant, des soli de feux et cette voix haut perchée. Il y aura aussi une belle force épique présente, parfaite pour donner le frisson et un côté thrash qui démonte. Ce plongeon dans cet univers heavy metal a été délicieux. Helstar est peut-être moins en vue et moins reconnu que certains mais il reste un sacré bon client pour mettre le feu en concert, et cela a été apprécié.
Avec Demolition Hammer nous faisons un autre plongeon dans le temps. A la fin des années 80, la formation américaine avait rencontré le succès avec un thrash dans l’esprit de Dark Angel. Il avait disparu dans les années 90 avant de revenir en 2016 avec trois membres d’origine. Désireux de prouver sa forme, le groupe envoie une rythmique énorme avec un petit groove US, et au chant Steve Reynolds a un ton aiguisé qui impressionne. Les titres s’enchainent comme des balles de fusil et provoquent de jolis circle pits. La brutalité sera au rendez-vous avec un ‘Human Dissection’ impressionnant de force avec des passages aux portes du death metal. Ces assauts successifs ont été convaincants, le groupe a sauté à la gorge de son public avec une hargne qui a fait plaisir. Demolition Hammer a réussi son retour en se rappelant au souvenir des amateurs de thrash et on lui souhaite de poursuivre sur cette lancée.
Avec Firewind nous retrouvons un nom qui compte en matière de power metal. Gus G. est ses hommes, avec Henning Basse au chant, sont attendus pour une leçon du genre avec des passages de guitares ébouriffants. D’entrée le groupe montre une belle forme, Gus prend le pas sur son chanteur avec sa technique et son charisme mais cela ne gêne pas l’interprétation et le plaisir ressenti face à cette virtuosité. ‘One To Leonidas’ est un début parfait. Mélodique et puissant, le titre fait un carton avec un chant aigu maitrisé et un solo impressionnant. ‘We Defy’ puis ‘Head Up High’ sont parfaites, il y a une explosivité, un sens de la mélodie qui font mouche et un clavier qui se fait sa place confirmant le côté virtuose. Basse assure au chant et rappelle qu’il demeure un parfait chanteur de heavy metal. La suite est tout aussi réussie avec ‘World On Fire’, ‘Hands Of Time’ ou ‘Mercenary Man’. Beaucoup dans le public mangent dans la main d’un Gus G brillant qui dégage une sympathie certaine. En fin de prestation la reprise entrainante du classique de la pop qu’est ‘Maniac’ achève en beauté une prestation riche et généreuse. Firewind a prouvé qu’il était un excellent groupe de heavy qui mériterait une bien meilleure exposition médiatique.
La foule est dense dans la Swamp pour accueillir Vltimas. Il faut dire que ce super groupe a fait parler avec son impressionnant line-up. On y retrouve l’ex Morbid Angel David Vincent, l’ex Mayhem Blasphemer ou encore Flo Mounier de Blasphemy. Un super groupe n’est jamais une garantie de réussite mais il a fait fort avec son premier album, "Something Wicked Marches In", taillé dans le meilleur d’un death metal occulte. Cette troupe va faire planer un vent malsain sur un public attentif en interprètant l’essentiel de son album avec son côté glauque et occulte. Sous son chapeau Vincent en impose avec un charisme glacial et son timbre froid qui n’a pas bougé malgré le temps qui passe. A ses côtés ses compères tissent cet univers et on se retrouve plonger droit dans les abysses. L’intensité sera énorme tout le long de ce concert très culte, certes les musiciens ne sont pas expressifs mais cela contribue à l'ambiance si spéciale. Vltimas a réussi son baptême scénique, il est délicat de se prononcer sur la suite vu le caractère changeant de Vincent mais en attendant chacun a été conscient de vivre un moment particulier.
Après cette claque le ton va rester dans l’extrême pour un autre uppercut. Thy Art Is Muder est un des fers de lance de la nouvelle génération et affiche un gout pour l’extrême plus prononcé que pas mal de ses confrères. Son deathcore est d’une force redoutable, certains puristes peuvent renâcler face au groupe et son côté moderne mais il faut lui reconnaitre une force de frappe énorme. Devant une foule pas forcément cliente, le groupe australien ne va pas faire dans la dentelle et donner tout ce qu’il a dans le ventre pour convaincre les sceptiques. D’entrée avec ‘Death Squad Anthem’ il éclate tout sur son passage avec intensité. Le groupe prouve que l’on peut être catalogué core et faire mal. Le growl de CJ MacMahon est impressionnant et à côté ça tabasse avec une rythmique énorme. ‘Make American Hate Again’, ‘Holy War’ ou ‘Slaves Beyond Death’ sont autant de missiles taillés pour faire mal. Dans la suite l’intensité ne baissera pas et ‘Puppet Master’ ou ‘Human Target’ vont faire mal aux gencives. Thy Art Is Murder a fait mal, très mal même. Certains auraient tort de faire la fine bouche : le groupe n’a aucune leçon de brutalité à recevoir de bien des formations.
L’uppercut suivant va venir dans la Swamp avec les maitres du grind, Napalm Death. La légende du genre a attiré une foule de fans prêtes à se prendre une dose de brutalité totale. Ils ne vont pas être déçus car le groupe anglais va atomiser tout le monde en fonçant droit devant lui comme il aime le faire. Emmené par un Barney intenable, semblant en transe, hurlant comme un damné il balance un concert d’une rare férocité taillé dans le meilleur d’un death grind. Le groupe tisse un univers d’une belle violence avec une précision chirurgicale apporté par une équipe au sommet de son art, Embury, Harris et les autres étant des experts en matière de brutalité maitrisée. Le public apprécie la leçon et savoure ces 50 minutes, le tout dans une chaleur forte. Napalm Death est venu et a vaincu par Ko avec classe. Il demeure un étalon du genre sur lequel le temps ne semble guère avoir de prises et sur lequel il faut espérer encore compter longtemps.
Après cette trilogie brutale le heavy metal est de retour sur la Prison avec Queensrÿche. Depuis l’arrivée de Todd La Torre, la formation a trouvé une nouvelle jeunesse. Pour cette tournée Casey Grillo remplace un Scott Rockenfield qui s’éloigne de plus en plus du groupe. Sous le soleil et devant une belle foule le groupe balance ‘Blood Of The Levant’ de son petit dernier "The Verdict" pour débuter. Le titre est une claque de heavy portée par un La Torre en pleine forme. Derrière et format festival oblige le groupe va partir dans le passé et ses cinq premiers albums. Si cela est compréhensible devant un public varié on regrette un peu qu’il joue autant la sécurité. D’ailleurs si Todd est enjoué et en forme ses camarades sont en mode pilote automatique faisant juste le taf. Heureusement les titres joués vont faire oublier cet écueil. ‘I Am I’ enchaine et on ne peut que saluer de retrouver cette perle progressive extraite de "Promised Land" au refrain puissant avec un côté à fleur de peau intense. Puis les tubes vont s’enchainer, l’instrumental ‘NM 156’ fait son effet avec une belle virtuosité. ‘Operation Mindcrime’, ‘Walk In The Shadows’ et ‘Queen Of The Reich’ font un carton et ravissent les amateurs, La Torre brillant avec un ton proche de Geoff Tate et une capacité intacte à monter haut. ‘Screaming In Digital’ et ‘Take Hold On The Flame’ sont délectables avec un parfait mélange de feeling et de puissance. En fin de concert ‘Jet City Woman’ est apprécié avec son refrain, ‘Empire’ impressionne avec ce côté progressif bien rendu. Enfin ‘Eyes Of A Stranger’ nous rappelle à quel point " Operation Mindcrime" était un disque majeur. Queensrÿche n’a pas forcé son talent mais a été convaincant. Il est clair qu’en salle il doit donner plus mais ce concert de l’Alcatraz a été plaisant et a ravi le public.
Au niveau légendes la journée est chargée. Avec Sodom on retrouve un pilier du thrash allemand très attendu dans une Swamp pleine. Comme son prédécesseur le groupe va jouer la sécurité en se basant sur ses débuts et jouant juste deux titres de son dernier EP. Mais le désormais quatuor depuis la grande lessive de 2018 ne va pas jouer à minima et va montrer l’envie d’un jeune groupe ambitieux voulant tout casser. Porté par un Tom Angelripper en pleine forme qui hurle avec une force venu des abysses, le groupe va donner une leçon. Le décor aux couleurs d’"Agent Orange" plante le décor, puis l’intro guerrière donne le frisson et prépare pour la tempête. Celle-ci s’abat sur nos têtes avec un ‘Silence Is Consent’ monstrueux. Le rythme est énorme, le son parfait fait savourer la puissance dégagée. La fosse est en feu et la suite avec ‘The Crippler’ puis ‘The Saw Is The Law’ ne fait pas retomber la pression. Sodom appuie sur l’accélérateur et détruit tout. Dans la suite ‘Agent Orange’ est un immense moment de brutalité thrash tout comme le petit nouveau ‘Partisan’ ou ‘Remember The Fallen’. La fosse est en ébullition, la sueur se ressent et le final sur ‘Bombenhagel’ achève tout le monde. Sodom a montré qu’il restait un des patrons du thrash dans sa forme la plus noble. A présent on attend un album de ce quatuor avec une forte impatience.
Dehors une autre légende s’annonce. Du haut de ses 50 ans de carrière Uriah Heep a tout du monstre sacré qui a fasciné plusieurs générations. Droit à la barre, Mick Box mène sa bande avec les déjà anciens Phil Lanzon et Bernie Shaw au service d’un hard rock mélodique et épique. En un peu plus d’une heure de concert le groupe anglais va ravir tout le monde et nous faire voyager dans le temps. Mais d’entrée il ne joue pas sur la nostalgie. Il propose deux extraits de son dernier album "Living The Dream" avec ‘Grazed By Heaven’ et ‘Take Away My Soul’. La première envoie la sauce tandis que la deuxième est une claque de hard rock à l’ancienne. Le clavier de Lanzon est en avant, Shaw garde un chant d’une rare puissance et à la guitare Box garde un toucher remarquable. Entre les deux, ‘Too Scared To Run’ de "Abominog" rencontre un immense succès en parfait classique hard rock. La suite va être délicieuse et nous réserver pas mal de moments de bravoure. ‘Rainbow Demon’ repart en 1972 et nous fait ressentir le feeling de cette époque. ‘Gypsy’ remonte plus loin dans le temps, fascine les plus jeunes et ravit les anciens. L’énorme "Look At Yourself" est ensuite à l’honneur avec son titre éponyme et ‘July Morning’. La première permet aux musiciens de briller avec un côté hard rock en avant et une parfaite association entre clavier et guitare. La deuxième prend aux tripes ; cette ballade épique et mélancolique est d’un feeling extraterrestre et nous fait retrouver toute l’âme d’une époque. Les différents soli auront donné bien des frissons à une foule sous le charme. ‘Lady In Black’ porté par la guitare acoustique de Box est toute aussi prenante. Le final avec l’énorme ‘Easy Livin’, parfait concentré de hard rock mélodique classieux achève en beauté un concert remarquable. Le temps passe mais Uriah Heep continue de le défier avec une force rare, il a donné ce soir un des grands concerts de ce week-end.
Il y a encore du culte ensuite avec l’arrivée de Vio-Lence. Reformé récemment autour de Sean Killian et Phil Demmel la formation thrash joue à l’Alcatraz sa seule et unique date en Europe. L’événement est important pour les fans et la tente déborde. Il faut dire que la formation, qui a accueilli Robb Flynn, à secoué la scène thrash comme peu d’autres ont su le faire. Le concert va se baser sur les deux premiers albums du groupe et il va remuer son monde. L’entame avec ‘Eternal Nightmare’ puis ‘Serial Killer’ est énorme. Le groupe envoie la sauce avec une rage intense, ce thrash option tarte dans la gueule en laisse quelques-uns sur le carreau dans une fosse en ébullition. ‘Phobophobia’ enfonce le clou avec hargne, Killian s’arrache les cordes vocales avec un côté aiguisé et à côté Demmel et les autres balancent le meilleur d’un thrash resté frais malgré les années. La suite va être percutante, ‘Bodies On Bodies’, ‘Kill On Command’ ou ‘Subterfuge’ ne font pas de quartier et mettent le feu à un public ravi de la chance de savourer ces titres. En fin de prestation ‘Officer Nice’ et ‘World In A World’ sont savoureuses et laissent pas mal de monde en sueur. Vio-Lence était attendu et a fait honneur à son statut. Il est difficile de savoir si l’histoire aura une suite mais chacun savoure le fait d’avoir participé à ce concert qui restera une référence.
La tête d’affiche de ce premier jour est Saxon. La légende du heavy anglais célèbre ses 40 ans au travers de concerts évènements. Le groupe a mis les petits plats dans les grands avec l’aigle planant au dessus de la scène et un jeu de lumière splendide. La vidéo rétro lance le concert de belle manière, le côté nostalgie jouant à fond. Puis le début sur ‘Motorcycle Man’ fait un carton, Byff est en forme et ce titre typé hard rock est idéal pour lancer les hostilités. Puis le récent ‘Battering Ram’ confirme la capacité du groupe à pondre des hymnes heavy costauds. Derrière trois classiques s’enchainent pour le plus grand bonheur des fans.’Wheels Of Steel’, ‘Strong Arm Of The Law’ et ‘Denim And Leather’ nous replongent au cœur de la NWOBHM. Le groupe est en forme, de Biff en passant par Quinn et Scaratt aux guitares ainsi que Glocker et Carter à la rythmique. Ils tissent un parfait ensemble heavy metal avec une sacrée puissance sans un seul instant de faiblesse.
Ensuite le groupe alterne anciens et nouveaux titres. ‘Thunderbolt’ et ‘Battalions Of Steel’ sont de jolis missiles heavy tandis qu’avec ‘The Played Rock and Roll’ Saxon rend un hommage émouvant et rock à Motörhead avec des archives en vidéos. Au milieu ‘Back To The Walls’, ‘The Eagle Has Landed’ et ‘Dogs Of War’ sont de grands moments. La première nous plonge dans le passé hard rock du groupe tandis que la deuxième reste un immense moment épique, la dernière étant un moment de heavy très apprécié. L'ultime ligne droite s’engage et les classiques s’enchainent. ‘Solid Ball Of Rock’ porte bien non nom et fait taper du pied. ‘And The Bands Played On’ demeure un bel hommage à la vie sur la route tandis que ‘To Hell And Back Again’ scotche par sa force épique. ‘Power And The Glory’ et ‘Heavy Metal Thunder’ finissent le concert avec classe avec la même force qui se dégage de musiciens inusables. Il reste les rappels et ils vont être royaux :‘Crusader’ fait voyager avec son refrain imparable. ‘747 (Strangers In The Night) est repris en chœur dans un bel esprit de communion. Enfin ‘Princess Of The Night’ achève le tout avec une force intacte. Saxon a été très bon, il a fait plaisir au public et a montré qu’il était loin de prendre sa retraite - les vieux ont la peau dure.
Il reste un after dans la Swamp et il est royal avec la venue d’Opeth. La formation suédoise s’apprête à sortir un très attendu nouvel album et en attendant elle parcourt l’Europe pour transmettre la bonne parole. Le groupe joue bien tard mais le public est au rendez-vous pour accueillir Mikael Akerfeldt et sa bande. Pour ce concert de festival le groupe propose un best of de sa carrière avec un titre par album depuis "Blackwater Park", mettant juste "Heritage" de côté. Cela va donner un concert intense et prenant, plein de cette âme profonde que dégage le groupe. Le voyage débute avec ‘Sorceress’, il y a un côté planant et puissant, ce côté prog à fleur de peau qui donne le frisson au détour d’un break de toute beauté. La suite du concert sera tout aussi prenante, il y a de la force avec ‘Ghost Of Perdition’, de la beauté avec l’antique ‘The Drapery Falls’ et de l’émotion brute avec ‘Deliverance’ ou ‘In My Time Of Need’. Le tout a été porté par un groupe au sommet de son art et par un Mikael en voix et empreint de cet humour teinté d’ironie. Opeth aurait mérité de jouer à un horaire plus favorable, en attendant il a fait plaisir aux courageux qui sont restés pour l’acclamer.