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TITRE:

DON FELDER 21 AVRIL 2019


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK



Bienvenue à l'Hôtel Music Waves où nous avons rencontré Don Felder, le guitariste des mythiques Eagles qui nous offre un voyage dans le monde merveilleux du rock 'n' roll. A vos guitares!
ADRIANSTORK - 17.05.2019 -
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Bienvenue à l'Hôtel Music Waves où nous avons rencontré Don Felder, le guitariste des mythiques Eagles. Avec son nouvel album 'American Rock 'n' Roll, Don nous offre un passeport pour le monde merveilleux du rock 'n' roll. A vos guitares!


Nous aimons commencer nos interviews par cette question traditionnelle : quelle est la question que l'on t'a trop souvent posée ?

Quel est le sens d' 'Hotel California'? Ne me demandez jamais cela. J'ai pensé imprimer l'explication sur des petites cartes et les distribuer lorsqu'on me posait cette question.





Avec les Eagles, tu fais partie de la légende du rock, tu as vendu des millions de disques, tu as co-écrit des albums et composé le tube 'Hotel California'... Rassure-toi, on ne te demandera pas d'en faire une exégèse. Comment as-tu pu vivre avec autant de succès ?

Cela n'a rien à voir avec le succès, les albums platine sur ton mur, le destin. Non, pour moi c'est d'être capable de composer la musique qui me rende heureux.


C'est toujours le cas actuellement?

Sans aucun doute, et ce depuis mes dix-sept ans !


Lorsque tu débutes l'enregistrement de nouvelles chansons, est-ce que tu ressens une pression supplémentaire au regard de tout ce que tu as accompli dans ta carrière ?

Quand nous avons joué 'Hotel California' pour la première fois, nous n'avions jamais pensé avoir un gros tube. Quand c'est arrivé, tout a implosé autour de nous. Quand nous avons dû retourner ensuite en studio, c'était impossible d'enregistrer quelque chose à cause de la pression. Nous avions placé la barre trop haut à tel point que nous ne pouvions même plus l'atteindre. A chaque fois que nous enregistrions un album, nous essayions de faire à chaque fois un meilleur album, plus tendu, plus méticuleux, des paroles plus recherchées, de meilleures lignes vocales, de meilleures parties de guitare. Après ''Hotel California'', Glenn Frey a découvert que nous avions tous contracté un mal étrange. En studio, ça n'allait plus, l'écriture n'était plus bonne, on avait peur de chanter. Et j'ai pensé que ce n'était pas la bonne marche à suivre. Il fallait faire les albums que nous voulions entendre comme à nos débuts. Nous ne travaillions pas dans la peur à ce moment-là mais dans l'excitation permanente. Et que ce soit avec les Eagles ou en solo sur mes propres albums, c'est pour moi l'essentiel.


Quand nous avons joué 'Hotel California' pour la première fois, nous n'avions jamais pensé avoir un gros tube.




Ne pas oublier de s'amuser...

Si tu regardes des jeunes sur un instrument, tu vois de la joie dans leurs yeux. Ça les amuse.


As-tu oublié de t'amuser pendant ta carrière ?

Oui, c'est facile d'oublier de s'amuser quand on est intoxiqué par les drogues, quand on est pris à la gorge par le star-system qui n'a rien à voir avec la musique. Il y a une chanson dans cet album qui s'appelle 'Charmed'. Si tu lis les paroles, tu découvriras que tu peux avoir de belles femmes, un jet privé, une belle maison à Beverly Hills, la gloire. Mais tout ça n'a aucune importance, s'il  n'y a pas de passion dans ta musique, s'il n'y a plus cette flamme dans ce que tu fais, alors le charme est rompu. C'est le thème principal d' ''American Rock 'n' Roll'.


Tu as écrit un livre ''Heaven And Hell My Life In The Eagles 1974-2001'', qui a été un best-seller. Est-ce que tout ce que tu touches ne se transforme pas en or ?

(rires) Malheureusement non ! J'ai été surpris du succès du livre. Pendant ma scolarité en Floride, j'ai raté mes examens d'anglais en obtenant un cinglant F (ndlr : équivalent du 0, note éliminatoire). Pendant que tous mes camarades étaient en train de s'amuser à la piscine ou de bronzer sur la plage, moi j'étais coincé dans la salle de classe, sans air conditionné et avec le même professeur qui m'avait donné un F. Pour passer à l'étage suivant, j'ai fait le minimum en obtenant un C. En 2001, j'ai quitté les Eagles, j'ai divorcé après 29 années de mariage. Ma vie familiale venait de s'éteindre, ma carrière musicale semblait connaître une conclusion et je devais essayer de comprendre comment j'en étais arrivé à là, le moment où cela avait mal tourné . 





Comment as-tu fait, car tu as brossé un portrait assez sincère et introspectif sur ta vie ?

J'ai médité chaque jour pendant 30 minutes. La première chose dès mon réveil. Penser à un instant spécifique de ma vie. D'où je viens? Comment j'ai commencé à faire de la musique? Les chemins que j'ai empruntés pour arriver à ce moment présent. Mes erreurs. Les bons aspects, les mauvais, les moches etc. Les drogues. L'alcool. Tout. Cela m'a permis de comprendre d'où je venais et comment je pouvais me relancer. Quand je faisais ces méditations, je prenais des notes pour moi-même. Des feuilles ont commencé à s'empiler sur mon bureau. La femme qui partageait ma vie à ce moment-là a commencé à les lire et un jour elle m'a dit que cela pouvait faire un bon livre. Je lui ai dit qu'il était hors de question d'en faire un livre, j'avais eu un F en anglais, rappelez-vous!  Elle m'a présenté à Michael Ovitz, un des agents les plus puissants d'Hollywood, qui travaille avec Leonardo Di Caprio, produit des films, des livres. Je lui ai parlé de mes notes. Il m'a dit : ''Demain, tu as rendez-vous avec le responsable de mon département littéraire.''. La semaine suivante, alors que je n'avais pas de livres, j'ai reçu cinq offres! J'étais déboussolé (rires).


Mais quelqu'un pouvait t'aider à l'écrire ?

J''ai changé de méthode : au lieu d'écrire, je m'enregistrais. C'était plus facile ensuite pour que quelqu'un puisse modifier en les retranscrivant. Wendy Holden est venue m'aider pour la chronologie. Elle devait trouver où je me trouvais à tel moment de ma vie. Parce que parfois j'ai des trous de mémoire sur ce que j'ai fait tel jour en 1974 ou en 1976, où je jouais et avec qui. 





Concernant ton nouvel album, si l'on regarde la pochette,  on y voit la mythique Gibson à double manche qui évoque 'Hotel California'. Peut-on penser que tu voulais faire passer un message ?

Non. Aux yeux et oreilles du grand public, la mémoire du rock 'n' roll américain passe par une guitare. Il y a cinq ans, j'ai fait un concert avec Steve Miller à New York. A la fin de mon concert, j'ai fait monter ma Gibson. Quand les gens ont vu ma guitare, ils ont tous crié. Ils l'avaient reconnue!


Quand les gens ont vu ma guitare, ils ont tous crié. Ils l'avaient reconnue!




Donc le public ne t'a pas reconnu mais a reconnu ta guitare. Tu n'es pas devenu jaloux de ta guitare ?

(rires) Le public a fait l'association avec cette guitare. Cette guitare a une histoire particulière comme symbole du rock 'n' roll. Récemment au Metropolitan de New York, on peut voir toutes les célèbres guitares du rock 'n' roll. Ça va de Chuck Berry à Jimi Hendrix en passant par Jimmy Page... et celle-ci! J'ai eu des Grammy, des disques d'or, mais pour moi, le niveau suprême, c'est de finir dans un musée avec cette guitare. On y trouve conservés des milliers d'objets et d'artefacts d'anciennes civilisations. 


Et maintenant ta guitare ! Tu es une légende et pas seulement du rock, tu fais partie de l'histoire.

Curieusement cette section a ouvert au moment de la sortie de mon nouvel album. J'ai l'impression que c'est une coïncidence magique. La guitare originale est au Hall Of Fame depuis 1998. Ils l'ont récupérée au Met. J'en ai 15 autres avec lesquelles je joue pendant mes concerts.


Cet album est assez varié. On a du rock comme 'Rock You' joué avec Joe Satriani, du funk avec 'Hearts On Fire', du blues avec 'Limelight' et même du flamenco avec 'Little Latin Lover'. Est-ce que tu considères que cet album est le plus représentatif de tes influences ?

Pas toutes. Je suis assez inspiré par la country, le bluegrass, le jazz...





Pourquoi ne se retrouvent-ils pas sur l'album ?

Il n'y avait pas assez de place! J'aurais dû faire un double album. (rires).


Tu termines l'album avec trois ballades successives. Tu n'étais pas effrayé à l'idée de déstabiliser le public d'autant que l'album renferme au total 4 ballades ?

Je ne suis pas un chanteur de ballades. Mais sur cet album, j'avais besoin d'exprimer certains sentiments. Par exemple, parler d'une rupture avec ma précédente compagne après 16 ans de vie commune et l'espoir de retrouver l'amour. C'est tout ce que l'on souhaite quand cela nous arrive. Cela n'arrive pas toujours, mais on se rattache à cet espoir. Moi j'y crois.


La chanson éponyme est un hommage aux légendes du rock. Nous aimons beaucoup 'She Doesn't Get It' qui rappelle parfois Toto ainsi que le final de 'You Are My World'. Quelle est ta chanson préférée ?

'Falling In Love Again.' J'aime beaucoup cette introduction à la guitare acoustique. Petit à petit, on est amené vers ce puissant solo de guitare qui transmet toute la passion que j'ai voulu y mettre. J'espère que vous avez pu la ressentir.


Il y a beaucoup d'invités sur cet album : Peter Frampton, Slash, Sammy Hagar, Mike Fletwood... Mais est-ce qu'il y a des musiciens avec qui tu aurais voulu jouer ?

Il y en a des milliers. J'ai passé de bons moments à faire cet album. Cela m'a permis de trouver beaucoup de spontanéité pour jouer avec ces guitaristes que j'ai aimé. J'aimerais le refaire mais je ne sais pas si referais ce type d'albums avec une pléthore d'invités. Sur mon précédent album, c'est moi qui joue de toutes les guitares, à l'exception d'une chanson où Steve Lukather est venu participer. Jouer en solitaire n'est pas comparable à jouer avec des invités. L'enthousiasme, l'énergie et la passion, c'est totalement différent.


Jouer en solitaire n'est pas comparable à jouer avec des invités.




'Falling In Love Again' est la plus proche du son Eagles et on peut reconnaître ton toucher, cette façon de chercher la note juste. Selon toi, un solo doit-il être fondamentalement mélodique comme l'oublient souvent certains guitar heroes ?

J'essaie toujours de jouer des soli de guitare mémorables et mélodiques. J'aime être capable de jouer des choses que l'on puisse reconnaître et qui trouve sa place dans la progression des accords. Même si ce ne sont qu'une poignée de notes, elles doivent traduire le sentiment exprimé dans la chanson. Je crois que c'est Benjamin Franklin qui disait : ''Si tu veux faire quelque chose de mémorable, utilise une mélodie simple.'' Sur certains soli, comme sur 'Hotel California', j'essaie de ne pas jouer trop de notes pour que ce soit facile à mémoriser.


As-tu des regrets? Malheureusement Glenn Frey nous a quitté, mais est-ce qu'une réconciliation avec Don Henley est possible ?

Je n'ai jamais dit ''Jamais''. La balle est dans le camp de Don, demandez à Don!



Plus d'informations sur https://www.donfelder.com/
 
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