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TITRE:

CRUSKIN (09 AVRIL 2018)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK



Music Waves est allé à la rencontre de Cruskin pour une interview passionnante et électrique.
ADRIANSTORK - 17.04.2018 -
2 photo(s) - (0) commentaire(s)

Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée ?

Sûrement « D’où vient le nom de votre groupe ? »


Justement on a dû vous la poser des millions de fois, mais Cruskin est-il un jeu de mot sur crush et rusk, faut-il en conclure que Cruskin est le groupe qui écrase les biscottes?

Ahah c’est super mignon comme interprétation, en plus on adore les biscottes. Mais non, ça n’a rien à voir, d’ailleurs Cruskin ne veut rien dire du tout.


Pour quelle raison avez-vous décidé d'imposer un chant en anglais à une époque où tout s'anglicise? Est-ce dû en raison de vos influences plus britanniques, ainsi que nous l'a déclaré le groupe Holispark? Dans tous les cas, bravo, on vous a vraiment pris pour des Britanniques!

Merci à vous ! Nous écoutons uniquement des groupes anglais. Nous sommes sûrement influencés. Les paroles viennent aussi très naturellement en anglais. Pour nous c’est une langue fluide pour la musique. Comme si l’anglais été fait pour la musique et le français pour la poésie.


Vous revenez avec un troisième album, quelle étape pensez-vous avoir franchi à la sortie des studios?

L’étape qu’on a franchie c’est d’intégrer pleinement de l’electro dans notre dernier album. On y est allé à tâtons avec ''Secrets In A Box'' comme si on avait peur de décevoir nos fans. En voyant qu’ils n’étaient pas choqués du tout, on s’est dit que pour cette fois-ci, on allait y aller à fond !





Comment se passe votre ''ménage à trois'' en studio ? Est-ce que la grammaire française qui veut que le masculin soit supérieur au féminin est respectée?

On est avant tout une équipe et nous ne croyons pas vraiment à la théorie des genres. Il n’y a pas d’activités féminines d’un côté et masculines de l’autre. On aime tous faire les mêmes choses comme jouer à la console entre chaque prise d’instrument (surtout ''Mario Kart 8'').


Est-ce que Sabrina est l'auteur unique des textes? Qu'est-ce qui l’inspire? Comment les mots s'assemblent-ils pour former des textes? 

Oui, Sabrina est l’auteur unique des textes. C’est la vie du quotidien qui l’inspire. Parfois des séries, parfois la vie des gens qui l’entourent. C’est aussi l’amour du public qui lui donne de l’impulsion.


Malgré des influences proches des années 80 (on sent un peu de Depeche Mode sur les deux premiers titres), comment faites-vous pour toujours sonner original et jamais kitsch?

On ne savait pas que l’album allait être perçu comme se rapprochant des années 80. Mais c’est pas plus mal car on adore ces années là ! On a tout simplement mélangé des sonorités qu’on aime. : de la guitare, basse, batterie et des nappes de synthé un peu rétro.


L'album est traversé par des ambiances électro/rock inquiétantes d'où surnage une voix à fleur de peau. Est-ce que l'on pourrait voir en ''Time To Rise'' une vision sans concession de notre monde où la sensibilité semble plier mais ne jamais rompre?

C’est assez philosophique tout ça. Honnêtement, on ne réfléchit pas aussi loin lorsqu’on écrit, mais c’est peut-être inconscient au final. Être un groupe indépendant est un combat au quotidien. On voulait que ''Time To Rise'' évoque ce combat.


L'album est oppressant, vous invitez l'auditeur à parcourir des couloirs ténébreux ('Come Back'), à devenir le jouet de rythmiques hypnotiques ('Let Me See Your Love') ou encore à se perdre avec l'asphyxiante 'Dreaming' qui rappelle certaines chansons de Kerli). Est-ce que cette oppression est voulue?

Nous aimons ces ambiances inquiétantes, voire « malsaines ». Comme on s’y sent bien, on ne se sent pas oppressé. Si les auditeurs aiment ce type d’ambiance, ils s’y sentiront comme un poisson dans l’eau. « Dreaming » est de loin le titre le plus glauque.





On pourrait penser que cette douloureuse traversée du miroir laisserait un mauvais souvenir dans les oreilles de l'auditeur, mais au contraire, elle est contrebalancée par des morceaux lumineux, plus proches de la pop, faussement sautillantes. La balance est donc nécessaire?

En effet, c’est complètement voulu. On avait pas mal de titres en réserve, alors on a tout écouté et on s’est dit un peu de lumière ne ferait pas de mal ! Ça permet aussi de ne pas se lasser à l’écoute de l’album complet. Il n’y a rien de pire que de passer de chanson en chanson et de se dire : « C’est drôle, on dirait la chanson d’avant , et d’avant, et d’avant aussi »! On a fait en sorte que chaque chanson soit bien différente.


Malgré tout, on sent que votre énergie bouillonne, comme sur le titre 'No Regret' où l'énergie rock explose. Pourquoi ce sursaut d'énergie? Le riff de guitare en introduction rappelle lointainement 'Helter Skelter' des Beatles, une inspiration?


On ne connait pas cette chanson, on ira l’écouter ! On voulait qu’un titre claque vraiment dans cet album, qu’ils réveille les auditeurs. On voulait aussi leurs montrer que nous n’avons pas abandonné nos racines, à savoir : le rock.


Vous êtes un groupe généreux, on a l'impression que vous êtes prêts à partir à l'abordage de différents genres. En témoigne la tentation symphonique sur 'Narrow' (qui explose la molle 'Symphony' de Clean Bandit qui a inondé les radios). Est-ce que ce besoin est conscient?

Sabrina a été bercé par la musique classique depuis son plus jeune âge. C’était tout naturel pour elle de composer un titre comme 'Narrow'. Et puis ça fait toujours du bien dans un album de faire une petite pause.


La voix de Sabrina est tantôt mutine, tantôt énergique et le plus souvent à fleur de peau. Est-ce qu'elle a besoin de se mettre dans la peau de personnages. En ce sens, est-ce que nous avons bien un album-concept?

C’est important d’adapter son intensité vocale en fonction des paroles. Sabrina doit faire l’effort de bien penser les paroles pour les vivre à fond pendant les enregistrements. Clément de Boss Hog Studio l’aide beaucoup là-dessus d’ailleurs.





Quelles sont les influences vocales de Sabrina? On ressent une familiarité avec Dolorès O'Riordan (surtout sur ces collaborations au cinéma avec Angelo Badalamenti comme 'The Butterfly'), est-ce une influence revendiquée?

Sabrina n’a pas d’influences vocales, par contre nous sommes flattés de la comparaison. Ce n’est pas la première fois qu’on nous dit que son timbre vocal ressemble à celui de Dolores.


Vous jouez avec l'auditeur. Le chant sur les couplets d' 'Intoxicated' est assez fragile, mais contre toute attente très énergique sur les refrains. Est-ce voulu ce besoin de ne jamais être là où l'on vous attend?

On aime surprendre ! Quand on écoute des chansons, on s’attend souvent à la suite et on a horreur de ça. Pour autant, nous aimons les chansons simples. On essaye de faire simple et surprenant à la fois, et tout ça n’est pas si simple (rires).


En ce sens, est-ce que le cinéma vous inspire?

Complètement, comme chaque film raconte une histoire, on pourrait faire une chanson par film, voire plusieurs.


''Time To Rise'' est-elle une réponse positive apporté à notre monde inquiétant?

Notre monde devient étrange. Les gens sont de plus en plus individuels. ''Time To Rise'' montre à chacun qu’il ne faut rien lâcher, même lorsque tout semble s’effondrer.


Qu'attendez-vous de cet album et de l'accompagnement avec Ellie Prom ?

On attend de toucher les gros medias pour qu’un maximum de personnes puissent nous découvrir. Avec Ellie Prom, c’est notre objectif principal !


Quel est le programme maintenant que l'album est sorti?


On va faire un deuxième clip, sûrement sur le titre 'Intoxicated' mais rien n’est fait, on va attendre un retour plus précis des personnes qui nous suivent. Après, trouver des rotations radios, TV, trouver des magazines qui voudraient parler de nous et enfin trouver des dates même si c’est de plus en plus compliqué de nos jours.


On a commencé par la question qu’on vous avait trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que vous souhaiteriez que je vous pose ?

Tu aurais pu nous demander : « Quels sont vos hobbies en dehors du groupe ? » Mais on y répondra chez vous lors de la sortie de notre quatrième album (sourire)


Un dernier mot pour les lecteurs de Music Waves ?


Merci à tous ceux qui nous liront, on espère sincèrement que cet album vous plaira. Merci à vous Music Waves d’être présent pour nous depuis la sortie de notre deuxième album ''Secrets In A Box''. On espère que vous serez encore là pour la suite de l’aventure !


Plus d'informations sur http://cruskin-music.com/
 
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