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TITRE:

AVATAR (11 DÉCEMBRE 2017)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

METAL INDUSTRIEL



Entretien avec Jonas Jarlsby, guitariste du groupe suédois Avatar, pour une interview en immersion dans le royaume d'Avatar !
DARIALYS - 03.01.2018 -
13 photo(s) - (0) commentaire(s)

Pour notre première rencontre avec Jonas Jarlsby qui bien que roi du royaume Avatar est néophyte en termes de communication, laissant généralement cet exercice à son porte-parole Johannes Michael Gustaf Eckerström


C’est la première fois que l’on se rencontre. Je vais donc te poser notre première question habituelle : quelle est la question que l’on t’a posée trop souvent ?

Jonas Jarlsby : Je ne fais pas souvent d’interviews. Je dirais qu’il y a une question que l’on me pose souvent, c’est : « As-tu quelque chose d’autre à ajouter ? ».






"En tant que groupe, je pense qu’il faut rester actif. Si ce n’est pas le cas, tu disparais"


Après la sortie du dernier album, pourquoi n’avez-vous pas fait une petite pause, au lieu de commencer à travailler sur ce nouvel album ? Créer de la musique, est-ce un besoin, une addiction chez vous, ou vous sentez-vous obligés de produire des albums régulièrement car vous êtes de plus en plus populaires ?

En tant que groupe, je pense qu’il faut rester actif. Si ce n’est pas le cas, tu disparais. Il y a beaucoup de groupes, beaucoup de compétitivité, et le public a énormément de groupes à écouter.

N’est-ce pas trop dur pour vous de garder votre créativité à ce niveau-là ?

Parfois, si. C’est un peu en dents de scie. Cela dépend de mon humeur ! Ça m’arrive de trouver un riff et d’en faire une chanson entière dans la foulée, en ayant une toute petite idée à la base.





Le titre de cet album est un peu surprenant. Quelqu’un qui ne vous connaîtrait pas pourrait croire qu’il s’agit d’un album de musique country en se référant au titre (« Avatar Country », ndlr). Est-ce que le titre indique plutôt qu’avec cet album, on entendre dans le cœur d’Avatar, dans les profondeurs de votre musique ?

Exactement. Nous avons notre propre pays, Avatar Country. Dans ce pays, il n’y a pas de frontière et tout le monde y est le bienvenu en tant que citoyen. Cet album a pour but de montrer au monde que notre roi existe et que notre pays existe aussi.


Est-ce que tu considères cet album comme un album concept ?

Absolument.


Est-ce important pour vous de créer un album plutôt qu’une mise de chansons bout à bout ?

Eh bien, tout dépend de ton état d’esprit quand tu écris l’album. C’est comme quand on a écrit l’album « Feathers And Flesh », qui était déjà un album concept, c’était très sérieux. Cette fois-ci, on voulait faire quelque chose de plus relax.


Contrairement à l’album précédent, celui-ci est-il plus fun ? Quand vous avez commencé à écrire cet album et quel était le but ?

Oui, c’est plus fun, mais il reste très sérieux. On a commencé à écrire l’album en janvier 2017.


C'est toi qui as écrit les chansons ?

J’écris les riffs de guitare. Tout ce qui touche à la guitare, c’est moi qui m’en charge. On s’est assis tous ensemble, on a joué des passages, et chacun a désigné ses passages favoris. Tout le monde finit par participer et c’est comme ça qu’on finit par écrire une chanson dans son intégralité. Johannes,(Michael Gustaf Eckerström, le chanteur, ndlr), lui, s’occupe d’écrire les paroles, et il les écrit en fonction de l’atmosphère des chansons.


Tu me dis qu’en janvier tu as commencé à écrire les riffs. A quel moment vous avez senti la ligne directrice de cet album se dessiner ?

On a réellement commencé à écrire en juillet, quand on était en tournée aux USA. C’est Johannes et John (Alfredsson, le batteur) qui ont trouvé le concept de l’album.


Quand on a rencontré Johannes, il nous a dit qu’il voulait faire un film basé sur cette histoire. Est-ce toujours d’actualité ?

Oui, cela fait toujours partie du projet. Pour l’instant, on a simplement réalisé un clip pour la chanson ‘A Statue Of The King’ et on va en sortir une autre vers Noël.


C’est toi qui joues le rôle du roi dans le premier clip. Quand as-tu décidé de devenir ce personnage du roi ? C’est assez surprenant car quand on a découvert Avatar, pour nous, Johannes était le personnage principal, alors que c'est toi qui es le personnage principal du clip. Comment cela s’est fait, est-ce qu’il y a eu une lutte pour ce titre ?

On travaille toujours en tant qu’équipe. J’ai toujours été désigné comme étant le roi. Johannes est mon porte-parole, c’est pour ça que c’est lui qui chante.


Dans le livret, vous avez écrit un paragraphe qui raconte l’histoire de l’album. Est-ce quelque chose à lire avant l’écoute, ou est-ce plutôt un bonus ?

Je pense que tu peux le lire avant.


Mais si on ne le lit pas, est-ce un problème ?

Non, tu arriveras toujours à apprécier la musique !


Y a-t-il un message à lire entre les lignes, sachant que la Suède est une monarchie: est-ce une ode à votre roi ? Ou est-ce davantage un sentiment nostalgique envers les légendes scandinaves ?

Non, ça n’a rien à voir avec notre roi. Avatar Country est simplement un pays tranquille où il fait bon vivre.


"Tout le monde peut être un citoyen d’Avatar, d’où que tu viennes"





Quel est le message que vous souhaitez délivrer à votre audience à travers cet album ?

Premièrement, le but est de faire découvrir ce pays que l’on a créé. Aussi, on veut montrer aux gens qu’ils peuvent en faire partie. Tout le monde peut être un citoyen d’Avatar, d’où qu'il vienne.


Si on lit l’intrigue avec attention, vous dites « le metal est la meilleure chose qui soit ». Il semblerait que vous soyez d’accord avec Frank Zappa qui a dit « La musique est la meilleure chose qui soit » dans l’album « Joe’s Garage ». Êtes-vous d’accord avec ça ?

Tout à fait !


D’où vient l’idée de l’artwork ?

Quand on a enregistré le clip de ‘A Statue Of The King’, on avait le personnage du diable. On a pris des photos de toutes les idées que nous avions.


Il y a beaucoup d’humour dans cet album. Un titre parle de la santé du roi, un autre parle de l’hymne national. Auriez-vous peur d’être trop sérieux dans cet album, et pensez-vous que l’humour et la musique peuvent aller de pair ?

Bien sûr ! Au final, la musique a pour but de te faire te sentir bien. Même si les paroles sont assez marrantes, notre musique est aussi sérieuse que sur les autres albums, on l’a composée de la même manière. On l’a écrite avec la même passion que d’habitude.


Avec ce son de guitare, on sait que l’on est dans le pays d’Avatar. Penses-tu que ta guitare sur cet album est le meilleur moyen d’écrire cette histoire ?

Pas vraiment, je dirais plutôt que c’est la manière dont je joue tout simplement !


Comment as-tu trouvé les riffs dans « The Kings Wants You » ?

Ce n’est pas moi qui les ai trouvés en réalité, mais Tim (Öhrström, l’autre guitariste, ndlr) !



Votre genre musical est le metal industriel, mais dans cet album, on dirait que vous voulez éviter d’être prisonniers de ce genre-là. On peut entendre un peu de blues sur « The King Welcomes You To Avatar Country », un peu de punk sur « A Statue Of The King », un peu de pop dans la manière de chanter de Johannes. Est-ce que vous vous considérez comme des explorateurs de musique ?

Bien sûr !


Est-ce que quelque chose que vous cherchez à creuser albums après albums ?

On fait de la musique. Mais ce que l’on produit dépend des groupes que l’on écoute au moment de réaliser un album. Certains de mes groupes préférés m’inspirent beaucoup quand j’écris.


Quels sont les groupes que tu écoutes majoritairement ?

Daft Punk est un groupe qui m’a toujours inspiré. Il y a aussi un groupe Suédois qui s’appelle Spawn Of Possession qui est très extrême, c’est du grindcore très technique.


Qu’est-ce qui te plaît dans Daft Punk ? Les chansons ? Les mélodies ? Les arrangements ?

L’ensemble, je dirais. C’est toujours très atmosphérique. La manière dont ils construisent les chansons me plaît. J’adore le dernier album, car il y a aussi un vrai groupe qui joue la musique, ça lui donne un côté vivant.





Sur la chanson « Legend Of The King », il semblerait que vous ayez cherché à créer plusieurs atmosphères. L’une est très bruyante, et l’autre est beaucoup plus calme. Comment avez-vous réussi à trouver un équilibre entre les deux ?

Au début, on choisit nos riffs préférés parmi ceux que l’on a imaginés. On n’en conserve que quelques uns pour voir ce qui vont bien ensemble. Et pour cette chanson-là, on a gardé tout ce qu’on avait imaginé dès le départ.


Donc vous n’avez pas de riffs mis de côté pour écrire un autre album l’an prochain ?

Si si, on a plein de choses de côté ! On se réunit pour écrire de nouvelles choses tout le temps.


Est-ce que vous êtes déjà en capacité de dire quand vous sortirez un nouvel album ? D’ici deux ans peut-être ?

C’est sûrement ce qui va se passer, oui, car on a déjà pas mal d’idées.


Dans cet album, il y a du chant hurlé et du chant clair. Comment arrivez-vous à trouver cet équilibre ? Vous cherchez à adapter le style de chant à l’ambiance de la chanson ?

Oui, c’est ça. Par exemple, il y a des parties où la guitare prend toute la place, et il est donc difficile de caler des paroles sur ces parties-là. Mais dans l’ensemble, Johannes adapte son chant à la musique jouée.


Quand tu crées des riffs, est-ce que tu as déjà une ligne de chant en tête qui irait par-dessus ?

Des fois, oui. Mais en général, je suis trop dans mon riff pour penser au chant qui ira dessus !



Les deux dernières chansons sont en réalité une chanson divisée en deux parties. La première est plus atmosphérique tandis que la deuxième est une éruption de sons. Avec cette chanson, est-ce que vous cherchez à bâtir des ponts avec d’autres styles que vous pourriez explorer lors d’un prochain album, comme du metal progressif par exemple ?

C’est difficile à dire. On a mis cette partie-là car on s’est dit qu’elle irait bien à cet endroit-là. La première partie de la chanson, « Winter Comes When The King Dreams Of Snow », est très sombre et on voit presque la neige qui tombe dans la nuit noire en l’écoutant. La deuxième partie, « The King’s Palace », est plus construite. C’est plus facile d’en voir le cadre.


En faisant ce genre de concept, pourquoi n’avez-vous pas mélangé le metal avec d’autres ingrédients, à la manière d’Ayreon ? Est-ce que tu connais ce groupe ?

Ayreon, non ça ne me dit rien !


Ce groupe mélange le metal avec des passages plus folk par exemple. Est-ce que tu penses que ça aurait été trop évident pour vous de faire ce genre de mélange ?

Pas vraiment. Je pense qu’à l’avenir, si quelqu’un venait à proposer une chanson de ce genre qui irait bien avec l’album, on la garderait. Quand tu es concentré sur l’écriture, il faut chercher à faire la meilleure chanson possible. Par exemple, on a mis du trombone sur l’une de nos chansons pour la première fois, car on pensait que cela irait bien dessus, alors que ce n’est pas quelque chose d’habituel jusqu’alors.


Comment allez-vous jouer cet album sur scène ? Est-ce que vous penser jouer l’ensemble de l’album ?

On va jouer tout l’album mais dans un ordre différent. Ça va être un mélange des chansons de l’album avec des plus anciennes.


Tu nous as dit que vous pensiez faire un film. Est-ce que vous pourriez passer ce film sur scène pour en faire une expérience immersive pour le public ?

On a des projets concernant tout ça, oui.


Quand aura lieu le début de la tournée ?

Le 6 janvier 2018.


C’est donc dans un mois seulement ! Vu le peu de temps qu’il reste, il n’y a plus de part pour l’improvisation, tout doit être probablement déjà prévu, non ?

On n’a pas commencé à répéter encore. On a le concept et les idées centrales sans que les choses soient très concrètes.


Cet album se termine par un silence de 20 secondes. Comme le dit l’adage, « le silence après Mozart, c’est encore du Mozart ». Peut-on dire que le silence après Avatar est encore du Avatar ?

Je ne sais pas, joker ! Je ne savais pas même qu’il y avait 20 secondes de silence à la fin car je n’ai pas l’album ! (Rires).


Il semblerait que les citoyens du pays sachent plus de choses que vous-même ! (Rires).

C’est leur privilège ! (Rires).


Quelles sont tes attentes pour cet album ?

J’espère que cela nous permettra de gravir une autre marche.


"Cette année, on a beaucoup tourné en tant que première partie. Maintenant, ce serait bien que l’on soit en tête d’affiche"




Quelle est-elle justement, cette prochaine étape ? Vous avez déjà fait beaucoup de tournées, vous avez joué au Hellfest, etc. Quelle serait l’étape encore après ?

D’abord, on va se concentrer sur la tournée qui arrive. Cette année, on a beaucoup tourné en tant que première partie. Maintenant, ce serait bien que l’on soit en tête d’affiche. Si on fait encore des premières parties, j’espère que ce sera pour des très gros groupes.






Nous avons commencé cette interview avec la question que l’on t’a trop souvent posée. Au contraire, quelle serait celle-que l’on ne t’a jamais posée et à laquelle tu aimerais répondre ?

C’est difficile à dire. (Il réfléchit).


On peut attendre la prochaine fois que l’on se verra pour que tu y répondes. Nous démarrerons la prochaine interview avec cette question !

(Rires). D’habitude, c’est plutôt Johannes qui fait les interviews !


La question n’était pas facile ! Merci beaucoup !

Merci à vous !



Merci à Adrianstork pour sa contribution...


Plus d'informations sur http://avatarmetal.com/
 
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