En ce samedi 4 novembre Music Waves est en Belgique à Deerlikk pour la neuvième édition du
Metal Against Child Cancer. 7 groupes sont à l’affiche dans la salle située dans la périphérie de Courtai. Pour un prix très modique les organisateurs amènent leur pierre à l’édifice de lutte contre le cancer. Dédié au heavy metal mélodique le festival propose cette année encore une riche affiche avec la venue de formations reconnues et de jeunes couteaux.
Les hostilités commencent en milieu d’après-midi dans une salle déjà bien remplie et très agréable dans sa disposition, permettant au public de bien suivre les concerts. C’est un groupe local composé de vieux briscards et de petits jeunes qui lance l’affiche. Decades Of Metal œuvre dans un heavy mélodique teinté de speed, droit dans un esprit années 80, et en 30 minutes il va faire le taf avec talent. Il ouvre son concert de la meilleur des manières avec l’instrumental d’Iron Maiden, ‘The Ides Of March’. Puis avec ‘The Jackal’, ‘Crazy World’ et ‘As First Light’ il confirme son aisance pour un heavy à l’ancienne avec une voix haut perchée et des riffs bien troussés dans l’esprit d’Accept. Le rythme est enlevé et chacun apprécie ce bon moment. En fin de concert après deux dernières bonnes compositions bien speed le groupe a l’excellente idée de reprendre ‘Angel Witch’, classique absolu en matière de heavy métal. Decades Of Metal a donné un concert frais et sympathique.
On retrouve un habitué des scènes belges avec Wildheart. Ils ont mis le feu récemment avec Y&T et à chaque passage le groupe nous ravit avec son hard glam qui emprunte à Mötley Crüe et Aerosmith. Pendant cette demi-heure il va mettre le feu avec énergie. ‘Lovehunter’ il se met d'entrée le public dans la poche. Le son est puissant, vocalement Farty est parfait avec un ton plein de gouaille. On apprécie de plus une superbe mélodie, un refrain parfait et d’excellents riffs.‘On My Way’, ‘A Stranger’s Eyes’ ou ‘Stone Cold Fox’ confirment un talent fou et une fraicheur droit dans ce qui faisait le charme du genre dans les années 80. Que ce soit dans les moments puissants ou dans les passages plus mélodiques et posés, le groupe est à l’aise et fait plaisir à un public friand du genre. En fin de concert il achève celui-ci en beauté avec notamment un ‘Never Let Go’ d’excellente facture. Wildheart confirme qu’il est un bel espoir d’un genre moins à la mode mais qui fait un bien fou par son côté fun.
Avec Speed Queen nous retrouvons une formation qui a eu la chance de jouer à Wacken dans le cadre des Metal Battle. Il n’avait pas gagné mais nous avait convaincu avec un thrash old school efficace et une sacrée aisance devant une foule énorme. Et dans un cadre plus restreint il va confirmer de belle manière. Entre Overkill et Death Angel avec une touche de heavy il va balancer la purée avec conviction. Les titres vont s’enchainer comme des missiles, dès l'entrée avec ‘Kings Of Rock’n’Roll’ puis ‘Midnight Murder’. Le rythme est intense, les riffs brulants et rapides et le chant au rasoir fait son effet, nageant dans les années 80 avec bonheur dans le meilleur d’un thrash à l’ancienne qui ne néglige pas les mélodies. ‘Speed Queen’, ‘Fly High’ ou ‘Kings Of The Road’ confirment avec brio, Speed Queen fait un carton et s’affirme en espoir de la scène belge. En fin de concert il fait plaisir avec une reprise dynamique du ‘Nice Boys’ de Rose Tattoo et une survoltée à de ‘Doctor Doctor’ d’UFO. Ce concert aura été un bon moment à tous les niveaux et a mis le feu à une salle remplie.
Avec Masters Of Rebellion nous partons vers des horizons speed metal. Originaire de Charleroi, le groupe porte la parole heavy depuis 2008 et a signé un album, ‘Rise’. Entre Judas Priest et Iron Maiden il va balancer un concert énergique porté par un Arpad au charisme certain et à la voix bien aiguë. Accompagné d’un clavier, le groupe va envoyer un heavy metal puissant et mélodique d’une belle efficacité. ‘Rise’, ‘No Pain No Gain’ s’imposent comme d’excellents moments dans le genre et ravissent un public bien massé devant la scène. De plus le clavier d’Olivier se fait une belle place à côté de la guitare. Au cours du concert se montrent de très bons titres de heavy comme ‘Out Of My Way’, ‘Steel Rider’, ‘Dreamer’ ou ‘Crazy Horse’. Masters Of Rebellion a frappé un joli coup dans cette journée en montrant de très belles capacités avec une grosse envie d’en découdre qui a séduit pas mal de monde.
Après ce bon moment, place à Scarved. Formé en 2012 le groupe belge propose un classic rock énergique et a déjà sorti deux albums. Porté par la dynamique Caro il va proposer devant une salle quasi comble une prestation de haute volée, à la fois terriblement accrocheuse et d’une belle puissance. Après une intro aux intonations science-fiction parfaite pour mettre l’ambiance, le groupe va envoyer la purée avec détermination. Dès ‘Battlefield’ on ne peut qu’apprécier ce hard couillu. Très charismatique, Caro a une voix grave superbe et le tout nous évoque Doro ou Liv Sin. Musicalement on apprécie d’excellents riffs, un rythme bien intense, le tout faisant remuer la tête de belle manière. Avec ‘Naughty Reflexes’, ‘Devil In Disguise’ ou encore ‘Masquerade’ le groupe confirme une sacrée patate et une grande générosité. Avec ‘Toxic Rat Races’ il nous évoque toute la lourdeur d’un Black Sabbath. On pense aussi à Unleash The Archers ou Kobra & The Lotus pour cette puissance mélodique et ce chant féminin puissant. En fin de concert la reprise parfaite de ‘Whole Lotta Love’ de Led Zeppelin a achevé un public ravi de cette belle prestation. Scarved aura à son tour proposé une bien belle prestation et semble armé pour aller loin rapidement.
La journée est bien avancée et on retrouve avec Max Pie un groupe que l’on aime et qui nous ravit sur chaque prestation. En matière de metal progressif costaud les Belges sont une référence portée par la voix puissante de Tony et les riffs et soli acérés de Thibault. Ils sont accompagnés d’une solide section rythmique et l’attente est réelle chez les fans. Le groupe s’est fait discret, des nouvelles chansons ont été écrites en vue d’un nouvel album pour faire suite à l’excellent "Odd Memories". Ce concert va ainsi être l’occasion de présenter de nouvelles chansons avec 4 d’entrée. Le choix est risqué mais louable et la qualité surtout est au rendez-vous. Avec ‘A Thousand & 1 Lives’, ‘Ariadne’s Thread’, ‘The Silence Remains’ et ‘Grains Of Sand’, Max Pie est épatant. Il a la capacité d’être à la fois puissant et mélodique avec un Tony parfait au chant. Les mélodies sont soignées et accrocheuses et les soli techniques et enlevés, Thibault se montrant au meilleur de son art. Le public est attentif et écoute religieusement cette démonstration.
La deuxième partie du concert voit Max Pie revenir sur ses deux derniers albums. ‘Unchain Me’ et ‘Odd Future’ extraits du dernier sont toujours aussi prenantes dans un ton metal prog classieux. Avec ses intonations orientales ‘The Side Of A Dime’ reste une pure réussite de power prog digne du meilleur d’un Dream Theater. Au milieu un dernier nouveau titre, ‘The Breath Of The World’, vient nous convaincre de la grande force du groupe. Plus mélodique, ce titre voit Thibault briller particulièrement avec force et feeling. Le concert a duré une heure mais est passé très rapidement, Max Pie a fait plaisir a ses fans et il nous tarde de le revoir et surtout d’écouter ces nouvelles chansons sur disque.
Après cette belle démonstration, place à la tête d’affiche avec Iron Mask. En matière de heavy metal néo classique, la formation emmenée par Dushan Petrossi a toujours suivi les traces d’Yngwie Malmsteen, mais elle le fait avec une fraicheur et une énergie que le maitre a perdues depuis bien longtemps. De plus depuis l’arrivée au chant de Diego Valdez en 2014 le groupe a gagné en force et a signé en 2016 un superbe "Diabolica". Les fans sont donc nombreux pressés devant la scène pour recevoir une bonne rasade de son. Après une introduction amenée par un comédien grimé sous les traits de la faucheuse, le groupe balance avec ‘Black Death’ une belle petite bombe de heavy mélodique servie par un refrain parfait et un énorme solo de Dushan. Ce dernier est au centre de l’attention mais il ne prend pas toute la place et c’est bien un groupe que l’on regarde et pas un guitar hero et ses collaborateurs. Derrière avec ‘Holy War’ puis ‘Broken Hero’ et ‘ Like A Lion In The Cage’, on se prend une belle rasade avec un ton épique parfait et une grande force mélodique. On sent le groupe heureux d’être là et les soucis techniques rencontrés par Dushan juste avant ‘Crystal Tears’ ne vont pas gâcher la fête. Diego fait patienter le public en reprenant du Sabbath époque Dio et ‘Holy Diver’ et le tour repart du plus belle rapidement.
La deuxième partie du concert débute idéalement avec un excellent ‘The Rebellion Of Lucifer’. Plus sombre et heavy, ce titre est une pépite épique qui ravit le public. Puis avec ‘Rebel Kid’ et ‘Galileo’ Iron Mask fait un tabac avec un pur heavy speed qui évoque la force mélodique d’un Rainbow. La suite confirme l’excellence du répertoire du groupe et chaque titre nous fait savourer une technique parfaite au service de la mélodie. ‘Oliver Twist’ puis ‘Diabolica’ sont de remarquables titres de néo classique dotées de refrains soignés et portées par un Diego formidable de feeling. La fin du concert approche et le groupe va nous achever avec ‘Forever In The Dark’. Ce titre au refrain énorme étant un dernier grand moment de metal mélodique classieux. Après ce dernier titre le groupe reste un long moment sur scène pour se faire prendre en photo avec le public et savourer l’instant présent. Iron Mask a assuré de belle manière et a proposé un concert d’excellente qualité, musical, mélodique et avec une technique au service des chansons et non l’inverse comme trop souvent dans le genre.
Ceci achève une très belle journée de heavy metal qui confirme la belle santé des festivals dans un pays dynamique qui aime la musique et qui sert de belles causes. Il nous reste à remercier les organisateurs pour leur accueil parfait et une sympathie toujours au rendez-vous.