Quelle est la qestion que l’on vous a trop souvent posée ?
La question que l’on nous a le plus posée c’est "présentez votre groupe".
Votre précédente production a reçu un accueil mitigé ("Agony of Indecision"), certaines critiques ont aussi été très dures envers vous, comment avez-vous vécu cela ?
Alors oui il y a eu de mauvaises critiques comme il y en a eu de très bonnes. Une chronique d’album reste un point de vue d’une personne, très subjectif. Le ressenti change beaucoup d’une personne à une autre. Après toute critique est bonne à prendre et permet à chacun dans n’importe quel cas (le travail, le sport la musique…) d’évoluer.
Est-ce par sécurité que vous avez alors proposé un EP avec de pointures du genre ?
Absolument pas, notre EP "Happiness is not Allowed'" est sorti pour fêter nos 10 ans (même un peu plus) d’existence et pour cela on voulait tout simplement remercier les gens qui nous suivent et nous soutiennent depuis toutes ces années. Et l’idée était vraiment de partager cet EP avec les personnes de la scène metal hexagonale qui nous ont marqué. Ils ont tous répondu présent sans rien demander en contrepartie car ils ont aimé le principe d’offrir cet EP en téléchargement gratuit sur le site, donc ce n’était absolument pas une opération commerciale.
Est-ce que le titre de votre album "Purgatorius" correspond à un passage à vide ou un découragement vécu face aux critiques négatives ?
Aucun des deux, nous ne vivons pas mal quand il y a des mauvaises critiques bien au contraire, ça nous encourage encore plus à aller de l’avant. Nous restons fidèle à nous-mêmes, nous faisons la musique que nous aimons même si elle ne plaît pas à tout le monde - et heureusement. C’est aussi et surtout le plaisir de se retrouver entre potes.
Est-ce que l’accueil mitigé du précédent album vous a permis de vous remettre en question pour vous surpasser ?
Non, nous évoluons de façon naturelle et aussi selon nos envies tout en gardant notre patte musicale. Je ne pense pas que nous ayons mis plus d’énergie dans cet album que dans un autre, nous travaillons toujours de la même façon, c'est-à-dire avec passion.
D'ailleurs vous semblez aussi avoir surpassé les attentes de auditeurs sur la magnifique visuel, comment avez-vous choisi ce visuel (moins sombre au final) ? Est-ce que c’était indispensable de marquer les esprits avec la pochette ?
L’idée de la pochette est en parfaite adéquation avec le thème de cet album et ce qu’il raconte. Nous avons donné les idées à Frédérique Charles qui travaille sur toutes nos pochettes depuis le premier album et elle a su retranscrire l’univers de cet album. C’est très important un joli visuel car nous attachons tous, étant fans de musique en général, une importance à l’objet qu’est le CD ou le vinyle.
Ce visuel est moins sombre, est-ce que cela veut encore dire que votre musique death est simplement une plongée au purgatoire et non une descente aux enfers ?
Ce visuel est moins sombre d’aspect mais il renvoie aux textes de cet album qui sont les plus sombres que Jérôme ait jamais écrits auparavant et la musique qui n’a jamais été aussi violente pour W.I.L.D.
Votre album surpasse les attentes, comment avez-vous travaillé pour atteindre une sorte d’excellence ?
Pour cet album nous avons travaillé de manière différente, nous avons composé en tout plus de 40 titres et nous avons gardé les meilleurs c'est-à-dire 10. Nous avons beaucoup travaillé sur les arrangements et cela nous as pris quasiment deux ans avant de se dire" on tient le nouvel album".
Votre musique est violence évidemment, mais elle est aussi très axée sur la mélodie, est-ce indispensable de proposer des mélodies pour contrebalancer la moiteur des riffs ?
Nous avons toujours proposé de la mélodie dans tout nos titres, nous avons juste rajouté une certaine violence en lien avec les textes, c’est vrai que la mélodie peut contrebalancer le côté brutal mais ce n’est pas un calcul, la mélodie a toujours fait partie de l’identité de W.I.L.D.
Vous insérez des passages plus dépouillés dans vos compositions ; était-ce aussi nécessaire pour non seulement apporter plus de variété mais aussi de cohérence ?
C’est vrai qu’il y a des passages plus bruts que d’autres dans cet album, effectivement ça rend l’album plus varié mais c’est surtout pour garder une énergie constante et ainsi pouvoir retranscrire l’énergie de cet album en live.
J’ai l’impression que cet album est un concept ou tout du moins possède une unité (avec le premier et le dernier morceau qui semblent ouvrir et fermer un livre) était-ce votre intention ?
Oui cet album est bien un album concept dans les textes, d’où l’unité entre le premier et le dernier titre.
Quels sont les thèmes abordés, quelles ont été vos sources d’influences pour les textes ?
Sans trop dévoiler l’histoire, cet album raconte l’histoire d’un homme qui a vécu d’horribles choses dans sa vie personnelle. Il va alors se réfugier dans ses recherches pour trouver des réponses sur l’origine de l’humanité et surtout sur sa vie.
La production le son de l’album est impressionnante, comment s’est déroulé le travail d’enregistrement et de production pour atteindre ce niveau ?
Merci beaucoup, nous sommes aussi très contents du résultat de la production sur cet album. Nous avons enregistré à L’Aquastud’ à Willerval, studio sérieux, soigneux et Mat Chiarello qui dirige ce studio est d’une grande écoute et plein de conseils. Nous avons pris le temps de faire des bonnes prises en essayant d’éditer le moins possible l’album pour que celui-ci dégage la véritable énergie de la musique. Ensuite nous avons confié le mixage et le
mastering à Daniel Bergstrand au Dug Out Studio (
Behemoth,
In Flames,
Meshuggah…) en Suède et il a su faire sonner l’album comme nous le voulions.
Est-ce que ça vous va si je qualifie votre musique de death fin et précieux, est-ce que c’est ce que vous avez voulu construire ?
Nous nous sommes rarement posé la question du style que nous proposions, pour nous
W.I.L.D fait du thrash-death, les sous-genres nous ont toujours fait chier, mais il est vrai que les influences sont très multiples et variées, nous écoutons aussi bien du metal extrême que de la funk, du rock, de la pop, du rap, même si ces styles ne sont pas représentatifs de ce que nous faisons, ils influent de manière indirecte sur notre musique.
Qu’est-ce que nous pouvons attendre après ce nouvel album?
Nous avons et allons encore pas mal tourner sur 2017 et 2018 pour défendre cet album comme il se doit, sûrement avec de bonnes dates en festival qui se prépare pour 2018. Nous travaillons actuellement sur le prochain album, il y a déjà 8 titres prémaquettés.
Quel est l’adjectif qui qualifierait le mieux votre musique ?
Énergique, mélodique, brutale, et sincère.
Quelles pistes recommanderiez-vous d’écouter pour qu’un néophyte découvre votre musique et l’aime ?
Nous aimons toutes les pistes de cet album, nous pourrions conseiller 'Holy Grail' pour le côté mélodique, 'Trapped' pour le côté varié et 'Drugs by way of Food' pour le côté plus brutal.
Quel est votre meilleur souvenir en tant qu’artiste ?
Alors la tournée Européenne aux côtés de
Vader et
Melechesh, 23 dates en 25 jours à travers toutes les plus grandes villes d’Europe. Jouer tous les soirs dans une ville différente. Et puis je dirais la première partie de
Sepultura en 2014, nous sommes fan de ce groupe depuis les années 90 et se retrouver en première partie de ce groupe a été un énorme plaisir.
Au contraire le pire ?
Il n’y en a pas vraiment, toutes les dates sont importantes, et même si nous jouons devant peu de monde nous donnons la même énergie sur chaque concert, alors oui dès fois les concerts ne se déroulent pas comme nous le souhaitons mais ça reste une expérience pour le groupe de pouvoir s’adapter à chaque situation.
Quelle est la question que vous aimeriez que l’on vous pose ?
Toutes les interviews sont intéressantes, et toutes les questions sont importantes qu’elles soient plus basiques ou non.
Un dernier mot pour les lecteurs de Music Waves ?
Un très grand Merci à Music Waves pour cet interview très intéressante. Merci aux potos et au public qui nous suivent depuis toutes ces années. Quant aux lecteurs de Music Waves, continuez de soutenir votre scène, bougez-vous aux concerts, achetez encore des CD et vinyles car un jour il n’y en aura plus.