Pour notre première soirée au
Bataclan depuis l'horreur de l'an dernier, il nous fallait une affiche capable de nous aider à refaire le premier pas dans la salle mythique. Avec
Meshuggah, ce n'est pas un simple pas que nous avons fait, nous avons été littéralement happés par ce qui sera certainement le concert le plus lourd de cette fin d'année...
HIGH ON FIRE
Bientôt 20 ans au compteur de ce trio américain, fondé en 1998 par son batteur
Des Kensel et
frontman guitariste,
Matt Pike, alors que son groupe
Sleep mettait un terme à sa courte carrière. Dès les premiers accords et quelques riffs bien doom, on comprend le lien entre la formation et la tête d'affiche. Pas de chichi, le trio ne va pas faire dans la demi-mesure et s'il ne fait pas dans la puissance et la lourdeur des Suédois, assume un côté direct et plutôt simple.
Dans l'ensemble, la voix de
Matt met quelques chansons à se caler niveau sonore, mais elle ne tarde pas à se mélanger au véritable mur qui est envoyé. Si les instruments pris individuellement résonnent fort, l'ensemble donne l'impression d'une mélasse mal ajustée et monocorde. Les quelques variations rythmiques des morceaux réussissent pourtant à lancer quelques
headbangs timides.
Assez statique, le trio a pourtant de la place sur les planches de ce
Bataclan qui paraissent presque trop grandes. Heureusement, 'Turk', 'Fertile Green' et les derniers titres, plus incisifs que le début du
set, commencent à lancer quelques mouvements dans le public.
En résumé, il est temps que les Suédois arrivent car la sauce ne prendra pas plus. Dommage car la fin donnait envie de prolonger...
Setlist
The Black Plot
Carcosa
Rumors of War
Serums of Liao
Slave the Hive
The Falconist
Turk
Fertile Green
Blood from Zion
Snakes for the Divine
MESHUGGAH
Après une entrée remarquée bien que dans le noir, s'amorce le concert de la façon la plus sombre que nous ayons eue jusqu'à maintenant... Pour faire simple, 'Clockworks' a été jouée entièrement dans le noir. On distingue tout juste Jens, l'air d'autant plus menaçant, avec ses yeux exorbités et la mâchoire avancée.
On entrevoit le reste du groupe, eux-aussi plongés dans la pénombre. Le public ne retient plus son envie de bouger et enfin les premiers slams sont réceptionnés par les armoires de la sécurité.
'Born in Dissonance' est le deuxième titre issu de leur dernier album "The Violent Sleep of Reason" sorti en octobre. La réponse du public est immédiate et apparaissent enfin quelques lumières. Vos chasseurs d'images de concert préférés peuvent enfin figer les instants qu'il ne fallait pas rater.
Le show se déroule dans la pure tradition
Meshuggah, un spectacle aussi visuel que sonore. Et ce n'est pas la petite interruption du concert dû à un problème technique avec les lumières qui leur portera préjudice. Au contraire,
Jens profite de ce moment privilégié où le public observe attentivement comment le
frontman va faire diversion, en rendant hommage aux lieux qui les accueille ce soir, et à son public : "Nous ne savions pas si vous alliez vous déplacer pour nous voir" avant de le remercier sincèrement. Une longue acclamation plus tard et le problème sur scène résolu, reprend la déferlante là où elle l'avait laissée.
'Stengah' permet enfin au sixième membre du groupe, leur éclairagiste, de faire une démonstration qui durera jusqu'à la fin du concert. L'homme à la console doit avoir 20 doigts... par main... pour accompagner aussi bien la musique aussi rapide que technique. Chaque coup de la double grosse caisse, chaque
blast,
shred des guitares et le martèlement de la basse est accompagné de sa lumière ou d'ensembles de lasers, parfaitement coordonnés, comme un instrument du groupe.
Le son extrêmement pur transperce la salle de toute part et le chant de Jens est parfaitement retransmis. Les cervicales sont mises à rude épreuve.
Quant à la
setlist, elle montre un choix délibéré du groupe de jouer majoritairement des chansons des 3 derniers albums, "obZen", "Koloss" et "The Violent Sleep of Reason" (10 sur 14). "Bleed" est évidemment jouée, bien quand son registre plus près des débuts.
Le groupe est longuement acclamé pour prolonger un peu la soirée avec 'Demiurge' et l'incontournable 'Future Breed Machine' que le public accompagnera.
Meshuggah a comblé son public qui sort de la salle encore abasourdi par la violence du show, hypnotisés par les lumières, et le cœur qui bat au rythme torturé de 'Lethargica'.
L'événement qui se jouait à guichets fermés, complet depuis des semaines, a marqué cette fin d'année.
Setlist
Clockworks
Born in Dissonance
Sane
Perpetual Black Second
Stengah
The Hurt that Finds You First
Lethargica
Do Not Look Down
Nostrum
Violent Sleep of Reason
Dancers to a Discordant System
Bleed
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Demiurge
Future Breed Machine
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