Quelle est la question que l’on vous à trop souvent posée ?
Quel style vous définit le mieux ! Car on s'évertue a avoir notre propre style qui ne se résume pas seulement a jouer du death. Nous empruntons aussi au trash, black, hardcore avec une touche d'indus.
Vous avez déjà produit un EP ("Apostasy Beyond Sanity") qui a reçu quelques accueils mitigés. Comment avez-vous réagi à certaines chroniques assez dures qui reprochaient un manque de cohérence stylistique ou une simplicité rythmique?
Ca nous a mis une claque et c'était pas plus mal. On a réalisé qu'on était encore loin du compte et ça nous a permis de savoir où on en était à cette période. On s'est rendu compte que c'était plus qu'amateur et qu'il fallait se bouger le cul et sortir ses tripes! Autant nous n'étions que très moyennement satisfaits de l'EP, autant nous sommes très contents du résultat pour "Cycles" !
L’album "Cycles" est particulièrement bon. Est-ce que vous avez tenu compte de critiques ?
On a donc pris conscience qu'il nous fallait une identité plus forte et on s'est forcé à élever notre niveau technique. Un des gros efforts à été de passer sur les tablatures de solfèges à cause de riffs plus complexes comme la fin du titre 'Mental Torture' par exemple. Sur tous les plans, que ce soit le chant, les textes, les riffs et les structures nous avons vraiment évolué en termes de qualité, mais cela c'est fait assez naturellement avec le temps.
Comment avez-vous travaillé pour proposer un album plus varié avec des rythmiques plus variées ?
On a pris ce qui était le plus en place à l'époque et le plus "élaboré" dans notre bagage technique et on en décidé d'en faire une norme. La variété vient aussi du fait qu'on a été quatre personnes du groupe à composer.
On sent la patte d’Obituary sur vos compositions, est-ce une référence pour vous ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Non
Obituary n'est pas notre source d'inspiration, ça doit être un hasard. On est pas mal inspiré par le death, le black et le thrash des années 90, et aussi pour certains d'entre nous du death plus moderne, du hardcore. Et puis la sensation cauchemardesque que l'ont ressent en écoutant le disque vient aussi de la vision que l'on a du monde. Ça un effet direct sur notre musique.
On sent une sorte de concept se dégager de l’album. Est-ce le cas ? Si oui, quel est le concept ?
Oui tout à fait, c'est un concept album. Nous racontons dans "Cycles" l'histoire d'un tueur de masse psychotique, avec ses différents fantasmes, ses états de souffrance et pour finir sa délivrance.
En effet l’album propose des passages presque cinématographiques dignes de Ridley Scott, pourquoi avoir placé ces passages à ces endroits ? Quelle étaient vos inspirations pour ces passages ?
Comme je l’ai évoqué dans la réponse précédente, l’album est découpé en trois chapitres. Chaque passage cinématographique marque le début d’un nouveau chapitre.
On sent à travers ces pistes d’ambiances comme un monde déshumanisé. Est-ce comme l’indique le titre 'Dream Sequence' une sorte de cauchemar, ou simplement une représentation d’un monde froid ?
Dans 'Dream Sequence' nous voulions retranscrire l’état quelque peu délabré de l’inconscient de notre anti héros et donc de ses rêves. Tu n’as pas totalement tort, la chanson d’après parle d’un de ses fantasmes, un de ses rêves qui serait de déshumaniser et éradiquer l’espèce humaine de notre monde car notre personnage a une haine profonde envers ses semblables. Donc en fait c'est un peu les deux. Comme si le mal-être de notre tueur, le cauchemar qu'il est en train de vivre, lui avait ôté toute sensibilité.
Toutefois, votre musique paraît assez simple et sans trop de fioritures. Voulez-vous proposer quelque chose de direct, une sorte d’uppercut sonore ?
Notre musique est bourrine au premier abord, mais on cherche de plus en plus à travailler sur une finesse insidieuse, quelque chose de plus tordu qu’il n’y paraît si on y regarde de plus près. La complexité pour nous ne doit jamais être une fin mais un moyen. On cherche vraiment à provoquer un malaise chez l'auditeur, mais un malaise "réfléchi".
On sent que l’opus est baigné dans une ambiance foncièrement death. Est-ce votre identité d’être totalement death ?
Non, nous ne voulons pas faire de death pur et dur, on cherche à trouver notre formule pour retranscrire un certain ressenti, on veut faire du bourrin malsain. Un exemple concret : on va chercher du côté du black pour accentuer un état de malaise et de souffrance mentale par exemple, sur d’autres passages un peu de hardcore pour exprimer un état d’énervement et de rage.
Effectivement la colonne vertébrale c’est le death, mais le squelette dans son ensemble n’est pas que du death.
Les passages d’ambiances pourraient paraître presque blasphématoires pour les amateurs de musique death et directe ?
Franchement je serais étonné de ça car cela devient plutôt courant de nos jours,
Nile,
Fear Factory,
Strapping Young Lad, l’utilisent déjà depuis des années de façon régulière et pourtant ces groupes que je viens de citer sont plus que directs et considérés comme non blasphématoires!
Nous trouvons ça bien plus intéressant un album immersif, et même un fan de musique directe ne dit pas non pour souffler deux secondes.
Le titre semble énigmatique : "Cycles". Est-ce que vous avez bouclé quelque chose, est-ce que cet album démarre ou termine un cycle dans votre vie, est-ce une ode au Tour de France, ou simplement que c’est un album à écouter en boucle pour appréhender tout son contenu ?
Oui, nous sommes des fans refoulés de cyclisme ! (rires)
Non, "Cycles" évoque les cycles du développement de la psychose de notre meurtrier torturé adoré.
Par ailleurs avec ces pistes d’ambiance, vous semblez vouloir sortir d’une étiquette purement death, n’est pas un peu contradictoire avec votre musique carrée et influencée par le death old-school pleine de crasse et de violence ?
Peut-être que le contraste est fort entre la teinte des pistes d’ambiance et les morceaux instrumentaux, d’ailleurs on réfléchit en ce moment à une manière de mieux les incorporer pour notre deuxième album.
Toutefois avez-vous conscience que sans ces pistes d’ambiance, cet album serait peut-être un album parmi d’autres productions, et que l'association de ces pistes le fait sortir du lot ?
Ça nous fait plaisir si ça nous fait sortir du lot, car étant autodidacte sur le logiciel de son, on a travaillé dur dessus et ça nous tenait vraiment à cœur d’immerger l’auditeur dans l’histoire de "Cycles".
On peut voir le chemin que vous avez parcouru depuis ce premier EP, en êtes-vous conscients ? Comment justement avez-vous vécu le chemin parcouru?
On est très fier de notre progression. On a eu énormément de problèmes de changement de
line-up, on a mis énormément de temps à accoucher de cet album, mais la suite est déjà sur les rails, et ce train prend une vive allure !
Les thèmes abordés dans vos chansons semblent assez glauques, pouvez-vous nous en dire plus ?
Je pense que ça été pas mal développé dans des réponses précédentes, mais en gros la thématique principale est la souffrance mentale, et la difficulté de s’en sortir seul, enfermé dans sa tête, et donc sans aide.
Quelle est votre meilleur souvenir de musicien ?
Un concert lors d’une soirée organisée pour un pote défunt, et je dirais notre concert à la Cigale.
Au contraire le pire ?
Jouer devant un seul pote qui s’appelle Joubeaux. Merci à lui !!! (rires)
Quelle est la question que vous aimeriez que l’on vous pose ?
Qu’est-ce que vous préparez pour la suite ? On va répondre : Un putain de deuxième album, bien meilleur que le premier!!!