C'est avec regret qu'à peine arrivés, nous apprenons que les espagnols de
77 qui avaient la charge de faire monter la température avant le passage du
Temple ont essuyé des problèmes de transports les menant au
Bataclan. Annulé au dernier moment, impossible de pallier leur absence, nous ferons donc sans, le show des
Temple of Rock est avancé de 30min.
Malgré tout, le public prend doucement possession du petit Bataclan (mezzanine et avancées sur les côtés fermées), qui semble démesuré quelques minutes seulement avant le début du set des Allemands. Les lumières diminuent enfin pour faire retentir un 'Highway To Hell' entier dans la pénombre, l'occasion de préparer nos oreilles à la déferlante que tout le monde attend impatiemment.
Alors que les musiciens investissent la scène sous les applaudissements (3 ex-membres de
Scorpions réunis sous le même étendard, ça fait toujours quelque chose) il sera alors donné au public la possibilité de revisiter une partie du répertoire de
UFO,
MSG,
Scorpions... et - ah oui - un peu de
Temple of Rock aussi. C'est sur un 'Doctor Doctor' un brin poussif que le set commence, révélant sans surprise un
Michael Schenker toujours aussi souriant, tapant les mains dans le public à chaque occasion, entre deux soli, arpentant la scène pour arroser le public de son talent. Rien à dire sur la prestation du guitariste qui est comme un poisson dans l'eau sur des titres où il est à l'aise, tutoyant la technique démonstrative mais heureusement accessible.
Mais d'où vient ce côté poussif alors? De l'excellent guitariste, Wayne Findlay, qui l'accompagne, alternant entre ses claviers superposés et sa 7-cordes? Peu probable car même s'il reste plutôt discret, il s'affaire dynamiquement dans une maîtrise déconcertante...
Peu de risque que cela provienne de la basse de
Francis Buchholz, ex-
Scorpion, tout à fait dans son élément à jouer avec
Michael avec qui les échanges se multiplient.
Si cette moitié rythmique semble irréprochable, le batterie du troisième ex-
Scorpion,
Herman Rarebell semble en revanche tirer vers le bas l'ensemble des musiciens. On connait le travers d'une majorité de batteurs qui, en live, ont une tendance à accélérer les tempo pour le plus grand plaisir du public. Mais ce n'est pas le cas ce soir, au contraire même, donnant cette impression de manque de souffle, d'énergie et de puissance.
Mais ce n'est pas le seul en cause, loin de là. En effet, le frontman
Doogie White au chant, ex-voix d'
Yngwie Malmsteen entre autres, connu dans ses projets
La Paz,
Midnight Blue ou encore
Rainbow, n'est pas dans une forme olympique ce soir. Loin de là même. Même s'il s'intègre parfaitement au projet de
Schenker, il semble manquer de puissance vocale notamment dans les aigus, où il pèche carrément, à l'image du monument "Rock You Like A Hurricane" sur lequel il ne s'aventurera même pas à monter juste avant le refrain, laissant au public le soin de le faire pour lui.
Ainsi, l'ambiance dans la salle tardera à monter - la faute peut-être également au public qui reste passif - et il faudra donc attendre les hits de
MSG ou encore des
Scorpions pour voir des mains frapper, et entendre de véritables ovations jusque là plutôt rares.
La setlist, quant à elle, est bien choisie, alternant entre bons titres de
UFO,
Temple of Rock, mais - ce que le public semble être venu applaudir -
MSG et
Scorpions. Et ce n'est pas la présence de trois anciens membres qui va le décevoir.
Une belle soirée, qu'on aurait souhaité voir vraiment décoller parce qu'elle avait tout pour, si ce n'est ce manque général d'énergie et de puissance que malheureusement la virtuosité et la vigueur peineront à effacer. Petite faiblesse en ce début de tournée ?
Setlist :
Doctor Doctor (UFO)
Live and Let Live
Lights Out (UFO)
Where the Wild Winds Blow
Natural Thing (UFO)
Before the Devil Knows You're Dead
Victim of Illusion (MSG)
Lovedrive (Scorpions)
Coast to Coast (Scorpions)
Vigilante Man
Saviour Machine
Too Hot to Handle (UFO)
Lord of the Lost and Lonely
Rock You Like a Hurricane (Scorpions)
Rock Bottom (UFO)
Attack of the Mad Axeman (MSG)
Communion everybody
Blackout (Scorpions)
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