Deux ans après une interview cathartique, Music Waves a de nouveau pris rendez-vous avec Renaud Hantson et Laurent Karila pour faire le point sur la vraie fausse fin de Satan Jokers et sur ma guérison...
On s’est rencontré en janvier 2013…
Renaud Hantson : … et je me souviens de toi…
… moi aussi…
Renaud : (Rires) Mais pour moi, c’est un record parce que je n’ai plus de neurone ! Et je me souviens que c’était assez intelligent comme interview…
On s’est donc rencontré en janvier 2013 à l’occasion de la sortie et vous annonciez déjà cet album…
Renaud : …C’était en gestation…
Tu parlais de cet album en disant : "Laurent nous maintient en vie, il nous maintient sous assistance respiratoire…."
Renaud : Je lui trouvé un nouveau nom, il est devenu le défibrillateur du metal (Rires) !
"Terminer le triptyque : addiction à la drogue, 12 maladies mentales et
psychiatriques avec un opéra rock sur le thème du sexe était un
challenge énorme !"
Tu disais encore "Laurent m’a suggéré de bosser sur un Rock opéra. Ce mec est un dingue mais on va le faire (Sourire) ! J’ai déjà mes têtes. Je pense à Buriez, j’ai envie d’avoir des gens du circuit que j’ai envie de faire chanter différemment ! Je vais faire mon Michel Berger… Non, je déconne (Rires) !" … Tu ne déconnais pas tant que ça finalement…
Renaud : Parce que je ne déconne jamais. Quand je dis certaines choses cyniques ou arrogantes, il y a une part de vérité. Et quand je parle de musique, je parle toujours sérieusement !
Me faire les dents sur un opéra rock m’intéressait, le thème du sexe comme les addictions, les perversions sexuelles a toujours été proche de Satan Jokers. Je n’avais pas forcément besoin de Laurent pour faire ça parce que tous les textes sont cosignés. En effet, il a amené un livret que je trouvais un poil plus faible que le concept album "Psychiatric" et "Addictions" qui est une vraie réussite puisqu’il a été validé par la MILDT -la Mission Interministérielle de la Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie- qui s’appelle aujourd’hui la MILDECA. C’est une grande fierté bien plus importante que le TOP 50, les Victoires de la Musique ou autres conneries de ce genre où le métier s’auto-félicite en vase clos.
Terminer le triptyque : addiction à la drogue, 12 maladies mentales et psychiatriques avec un opéra rock sur le thème du sexe était un challenge énorme !
Un opéra metal basé sur le sexe : sans faire de lien avec la thématique de l’album, n’est-ce pas se donner le bâton pour se faire battre et remettre sur le tapis l’image de chanteur d’opéra rock que tu aurais pu trainer à un moment donné ?
Renaud : Oui, le grand public m’a découvert au travers des opéra rock comme Starmania, La Légende de Jimmy, Notre Dame de Paris ce dont je suis très fier. Travailler dans ces structures est un véritable plaisir et un bonheur pour un chanteur mais il faut surtout savoir le faire ! Tous les chanteurs de rock ne sont pas capables de faire ce genre de choses parce qu’il y a une rigueur de travail, de mise en scène, de déplacement… c’est une vraie école.
Donc, ce n’est pas donner le bâton pour se faire battre parce que ça reste des chansons de rock, on a fait appel à des songwriters extérieurs, à Pascal Mulot, Michael Zurita, Aurel et moi-même pour fortifier l’idée que Satan Jokers sait écrire des vraies chansons. Même si il y a des refrains, ce n’est pas un album mainstream, c’est un album qui mélange de la fusion à certains moments… bref, on fait du Satan Jokers qui mélange tous les genres : on a toujours eu une longueur d’avance et on la gardera avec cet album !
Dans ces conditions, pourquoi clamer partout que c'est probablement le dernier album de Satan Jokers ?
Renaud : Je vais arrêter avec ça parce que Olivier Garnier et Roger Wessier qui s’occupent de la promo disent que pour le coup, il y a le risque d'être ridicule comme Scorpions ou Judas Priest qui ont annoncé leur fin et font un album deux ans plus tard. Il se trouve que Laurent a une idée pour la suite et d’ailleurs, ça m’inquiète ! Mais effectivement, personnellement, je préférerais arrêter là !
"Cet album est excellent et je ne vois pas ce que je peux faire de plus !"
Mais pourquoi ?
Renaud : Parce que cet album est excellent et je ne vois pas ce que je peux faire de plus !
Une volonté de partir au summum et ne pas faire l’album de trop ?
Renaud : Tu sais, je suis fan d’arts martiaux que j’ai pratiqué et aussi de boxe. Et j’ai été fan d’un très grand boxeur qui s’appelle Mike Tyson dont j’ai fini de lire l’autobiographie. Je me souviens d’une phrase extraordinaire dans son livre -qui a déclenché l’écriture de mon prochain roman qui s’appelle "Rock Star" que je vais décliner en comédie musicale pop/ rock- qui dit "j’ai été un artiste de la rechute". Avant d’être un artiste de la rechute et d’être tombé très bas, il était le plus grand boxeur du monde, il a juste fait sept ou huit matchs de trop et j’ai très peur de l’album de trop avec Satan Jokers.
Mais comme tu l’as dit, c’est étonnant dans le sens où Satan Jokers nous propose peut-être son meilleur album aujourd’hui…
Renaud : Justement, tu apportes de l’eau à mon moulin : que va-t-on faire de plus par la suite ?
Malgré tout, tu disais que Laurent "ton neuro-miroir et vice-versa" avec qui tu entretiens une relation très forte, avait déjà des idées pour la suite…
Renaud : Oui, il a très envie ! On n’a pas le même âge, on n’est pas blasé de la même manière, il n’a pas 20 années d’addiction qui planent au-dessus de sa tête, il n’a pas eu affaire à quelques bas du front qui m'ont pris la tête sur Internet.
Malgré tout, il y a moins d’anti-Satan Jokers que par le passé : les gens ont compris que j’étais un vrai rocker et qu’on avait dix à quinze longueurs d’avance sur la moyenne des groupes de ce pays. A une époque, Satan Jokers était le groupe qu’on détestait adorer ou qu’on adorait détester, aujourd’hui, ils n’ont plus vraiment de raison de nous détester parce que notre musique est bonne et qu’on est sincère.
Pour faire cette musique, si tu n’es pas passionné, ça ne sert à rien... Le marché du disque est moribond et bientôt il va falloir donner ses disques. La scène commence à l’être également à part les têtes de série qui vendent des billets à 200 ou 300 euros et remplir des stades de 40.000 places ce qui est un scandale finalement parce que tu ne les vois souvent pas à moins de payer 200€ de plus pour être devant. Tout ça pour dire qu’on est actuellement au taquet et qu'il faudrait arrêter !
Mais à l’écoute de ton discours, on a plus l’impression d’une fatigue liée au business de la musique que faire l’album de trop ?
Renaud : Je me suis mis sur le dos un très gros projet qui découle de mon livre qui va sortir aux éditions prestigieuses Les Belles Lettres qui a été tenue par Michel Desgranges lui-même. Il avait créé Metal Attack dans les années 1980 : le monde est petit !
J’ai revu Michel qui a 72 ans aujourd’hui. Il a quitté sa société mais il reste toujours le patron et après avoir lu le livre, il a accepté de le sortir. Par la suite, je vais décliner ce livre en spectacle musical : je me mets le travail d’une vie sur le dos !
Ce projet va être très lourd et je me vois mal me rajouter un album supplémentaire ou alors dans trois ou quatre ans.
"Je ne te dis pas
qu’on va arrêter même si j’ai peur du combat de trop !"
En disant cela, tu conviens que ton raisonnement va dans le sens des propos d’un Olivier Garnier ou Roger Wessier ?
Renaud : Effectivement, j’ai été un peu vite en besogne. Mais au résultat de l’album et ce qui s’en dit, je pense que je suis dans le vrai : je pense qu’il faudrait arrêter… maintenant, je ne te dis pas qu’on va arrêter même si j’ai peur du combat de trop !
Sur cet album, Pascal Mulot semble un peu plus en retrait que d'habitude…
Renaud : Non, il a participé à deux ou trois morceaux : il y a 'MILFS', 'Charnel Declic'…
Malgré tout, hormis le surpuissant 'MILFS', sa présence est moins marquante. A quoi cela est-ce dû ?
Renaud : Pascal aime bien les chansons et pour lui, les mélodies sont importantes : il est donc ravi d’avoir un album entre metal et aux refrains pop : un album très Satan Jokers finalement.
Dès que j’ai commencé à écrire de mon côté, j’ai dit aux autres membres du groupe qu’il fallait qu’on fasse cet album de la même façon que les autres : il fallait le faire dans l’urgence et ils devaient me fournir des titres… Pascal m’a fourni trois ou quatre morceaux fait avec Michael. Mais c’est vrai, il n’a rien fait seul !
J’ai fait appel à des songwriters comme le font Steven Tyler et Joe Perry pour proposer le meilleur album possible. J’ai intégré Stéphane Novak -il avait travaillé sur l’album "Back to Blues Rock" de Furious Zoo- qui signe deux chansons dont celle qui est pour moi la plus grande de l’album, 'VIP HIV' qui clôture l’album, et Sébastien Bizeul qui est un guitariste exceptionnel de Montpellier qui a signé le premier clip, ‘Promis’.
Je ne me prends pas pour Aerosmith pour autant mais pour moi, ils restent des modèles d’intelligence dans l’écriture des albums.
"Qui a fait mieux que nous à part Trust ?"
Le DVD "La Grande illusion" est joint à l'album, pourtant cela ne semblait pas être prévu à l'origine. Pourquoi ce choix ?
Renaud : Initialement, je me suis détaché de la production de ce DVD. J’ai rencontré Crok' Brandalac, le producteur, lors d’un jam en plein air avec mon ancien pianiste. Au passage, j’étais passablement allumé au pastis et lui était ivre mort au rouge. Il me dit qu’il veut faire un film sur Satan Jokers et le hard français des années 1980 et le contexte politico-social. Alors que je dois être à deux grammes d’alcool dans le sang et lui six, je lui réponds : "Vas-y !" en pensant qu’il n’en sera jamais capable. Un mois et demi après, il m’envoie dix minutes dont le passage sur la disparition de Laurent Bernat (bassiste originel de Satan Jokers) et là, j'ai chialé quatre heures. A l’issue, je lui ai ouvert tous mes dossiers, livré toute ma vie cachée dans Satan Jokers et donné tous les numéros.
Qu’on aime ou pas la réalisation, il a fait ce que nous décrivons Laurent et moi-même comme ce qu’il y avait sur MTV à une époque "Behind the…". Au final, le résultat est éblouissant : tout les fans de hard rock des années 1980 vont s’éclater en le regardant…
Bien sûr, c’est un film à la gloire de Satan Jokers mais qui a fait mieux que nous à part Trust ? En revanche, j’aurais rêvé qu’une chaîne comme Arte le diffuse dans son intégralité mais il y a des quotas. Il a fait un film d’une heure et demi alors que les chaînes veulent des films de 50 minutes. Malgré tout, ça passera le 15 janvier dans son intégralité sur l’Enôrme Tv dans le cadre d’Une Dose de Metal spéciale Satan Jokers.
Pourquoi Pierre Guiraud (premier chanteur de Satan Jokers, qui ne veut plus rien avoir à faire avec Paris et le milieu du "showbizz") a-t-il refusé d'être filmé ?
Renaud : Je n’en sais rien ! En 2008 et 2009, je l’ai contacté pour un festival avec qui je suis en froid et qui a été le premier festival à surfer sur la vague des groupes des années 1980. J’avais accepté d’être en tête d’affiche et à l’arrivée, il m’a fait attendre deux années, si bien que j’ai finalement monté le Satan Fest. J’avais contacté Pierre pour ce festival et j’avais reçu une fin de non recevoir d’une manière pas très sympa dans le sens où le même mois, paraissait Rock Hard avec des photos des mes copains de Blaspheme lors de ce festival et il m’avait dit qu’il ne voulait pas revenir pour ressembler à ça !
Je ne sais pas si Pierre a changé mais je pense qu’il est de ces musiciens qui ont l’élégance et la classe de ne pas avoir envie de se montrer en-dessous de ce qu’ils ont été à une certaine époque. On l’a toujours joué à la mégalo mais je ne vois pas Pierre être devenu mégalo 25 ans après alors que nous ne l’étions pas pour de vrai. C’est vrai qu’on est tous vieillissant sauf moi qui reste un jeune homme (Rires) ! Il a peut-être changé mais je rêve qu’il vienne faire au moins une date avec nous !
Vous rêvez... Toi et les fans…
Renaud : Mais moi le premier, je t’assure parce que c’était vraiment mon ami ! Il n’était absolument pas chanteur, c’est moi qui l’ai imposé en tant que tel : c’était un showman avec la culture, l’intelligence du propos, il avait du vingtième degré comme nous… Pour moi, c’était une évidence !
Et quand j’étais au pic de mon addiction en 1998 ou 1999, on devait se revoir à Paris et j’ai annulé notre rendez-vous de midi pour le décaler à 21h parce que je ne voulais pas qu’il me voit dans l’état dans lequel j’étais. Il l’a très mal pris -ce que je peux comprendre- mais il ne sait pas ce que j’ai vécu… Et depuis ce moment, on a coupé le cordon ombilical, on s’est joint trois fois au téléphone pour du business : lui annoncer que nous sortions le best-of live, lui demander deux ans après si il voulait faire le festival dont je te parlais… A chaque fois, c’était des fins de non recevoir mais il va au bout de son idée !
Ce qui est dommage parce que sur cet album notamment il y a des invités et ça aurait super de le voir figurer…
Renaud : Bien sûr mais je ne n'ai même pas tenté de le contacter cette fois ! Tout comme j’attends toujours Stéphane Bonneau (guitariste originel de Satan Jokers) au Satan Fest : je vais essayer de le contacter pour lui demander mais je sais qu’il va refuser !
Comment s'est opéré le choix des invités sur l'album ?
Renaud : En fonction des personnages. C’est à dire qu’une fois après avoir mis de l’ordre dans le livret de Laurent, j’ai vu que je pouvais en faire un opéra rock. Il y a une dominatrice : Virginie Goncalves de Kells est parfaite dans ce rôle alors qu’en réalité, c’est un petit brin de femme.
Céline Lacroix entretient une ambigüité que j’adore : elle est beaucoup trop belle pour être un travelo. En revanche, je lui ai demandé de faire du Dio au féminin. Elle m’a envoyé une première prise mais ça n’allait pas, ce n’était pas assez agressif. Elle a compris tout de suite et le résultat est exceptionnel. Initialement, je devais engager une fille qui a fait The Voice et à qui c’est monté à la tête. Elle s’est fait virer en première semaine comme toutes les personnes qui viennent du rock...
Il y a trois mecs qui m’initient au sexe sur Internet avec 'Charnel Déclic' : Boban Milojevic de Snake Eye, Fred le Tazz de Black Bear Fury, Olivier Del Valle de Shannon.
Et Laurent avait écrit King Sodom pour Stéphane Buriez.
Est-ce que certains invités t’ont impressionné ? On pense notamment à Céline Lacroix que beaucoup vont découvrir sur ce disque et dont la voix puissante et rauque est assez impressionnante. Ou bien Sébastien Bizeul (guitare) qui brille sur 'Promis' ?
Renaud : Sébastien Bizeul est exceptionnel : c’est la nouvelle génération ! On a les meilleurs sur cet album : on a Patrick Rondat qui a été le premier à dire oui, on a Christophe Godin de Mörglbl… ce sont des
aliens ! Si tu ajoutes Michael Zurita, tu as les trois meilleurs guitaristes français du circuit. Et Sébastien Bizeul vient se placer en quatrième : il n’a pas de carrière comme les trois autres mais c’est un assassin ! Initialement cette chanson ‘Promis’ s’appelait ‘From Now On’ parce que ce devait être un titre pour un de ses albums en anglais. Je lui ai dis que si il n’utilisait pas ce titre pour lui, je le prendrais pour Satan Jokers en refaisant la trame parce qu’on ne pouvait clairement pas laisser un tel titre dans les tiroirs.
On oublie de le citer et selon moi il se taille la part du lion au niveau guitare, c’est Gildas Arzel - ancien chanteur/ guitariste de Canada - qui est un véritable Jeff Beck français ! Il joue sur le dernier titre 'VIP HIV' qui est à mon avis le plus beau titre de l’album même si ça ne finit pas bien avec le sida. On y réalise un dialogue entre ma voix et sa guitare tout simplement exceptionnel !
Ces quatre guests guitaristes de cet album sont extraordinaires et on leur a donné des rôles des voyeurs, tout comme ma fiancée qui fait les chœurs et qui est l’exhibitionniste parce qu’elle est bonne (Rires) !
(NDLR: Laurent Karila vient se joindre alors à l'interview)
Brigitte Lahaie est également invitée…
Renaud : … Ca tombe bien que Karila arrive parce que Brigitte, c’est lui…
… avez-vous pensé à une chanteuse comme Clara Morgane, niveau buzz, ça aurait été pas mal non plus ?
Renaud : Non pas du tout !
Laurent Karila : Parce qu’elle est chanteuse ?
Renaud : Non, elle croit qu’elle l’est. En tout cas, elle essaie de le faire croire ce qui n’a rien à voir ! Mais bon, sa carrière de chanteuse est un coup monté… Tout ça pour dire que j’ai dit à Laurent, si ce n’est pas Brigitte Lahaie, on oublie l’idée. On aurait pu contacter Zara White que j’adore en tant qu’artiste, la femme est intelligente, on aurait également pu contacter Clara Morgane… mais non, il nous fallait la Rolls et c’est surtout la seule qui se soit sortie de ce ghetto, elle est désormais animatrice vedette sur RMC. Laurent y fait régulièrement des émissions dans lesquelles je suis également invité… Mais concernant sa présence, c’est Laurent Karila qui a fait jouer son réseau "psychiatrique".
Sur ‘Charnel Déclic’, une voix fait penser à celle de Pierre Guiraud. Qui est-ce ? Et est-ce totalement fortuit ?
Renaud : Je ne sais pas parce qu’on est quatre chanteurs sur ce titre. Celui qui commence, c’est Fred qui a une voix à la Accept. Le deuxième, c’est Boban. Le troisième, c’est Olivier Del Valle du groupe Hard Rock Fm Shannon. Et la quatrième, c’est la mienne…
Est-ce que le texte de ‘Exhibition’ (composé essentiellement avec des titres de chansons du groupe) est un exercice imposé qui prend d’autant plus d’ampleur dans l’hypothèse d’un arrêt de Satan Jokers ?
Renaud : Parmi les idées farfelues de Laurent, il y avait celle-ci ! Et encore une fois, tu donnes de l’eau à mon moulin…
Laurent : Tais-toi ! J’ai de nouvelles idées, tu ne vas pas me les casser quand même (Rires) !
Renaud : Je ne suis pas convaincu qu’il ait vraiment une idée : il veut juste tenir le truc en vie !
Laurent : Je commence ce soir (Rires) !
Renaud : 'Exhibition' est une très belle réussite. C’est une chanson que j’avais faite initialement au piano et pour moi, l’idée amenée par Laurent est brillante !
Laurent : J’adore quand tu dis ça, allez je t’embrasse !
L’histoire que j’ai avec Renaud est unique ; je ne pourrais
pas la reproduire avec un autre artiste ou un autre médecin.
Tu es fier de ça ?
Laurent : J’ai plusieurs fierté dans ma vie. J’ai mes deux enfants, mon boulot qui consiste à guérir et enfin, Satan Jokers. Si je pouvais faire partie de Metallica ou Mötley Crüe, je le serais encore plus (Rires) ! Malgré tout, l’histoire que j’ai avec Renaud est unique ; je ne pourrais pas le reproduire avec un autre artiste ou un autre médecin.
Dans l’hypothèse irréalisable d’une fin de Satan Jokers, peut-on imaginer que le duo Hantson/Karila se décline sur d’autres projets ?
Renaud : Ca ne va pas s’arrêter là !
Ce sera le même groupe sous un autre nom ?
Renaud : (Silence) On va voir ! Il y a un projet de super-groupe français dans l’air. Mais avant cela, l’album qui est censé devenir un spectacle musical "Rock Star" inclus déjà deux ou trois chansons de Satan Jokers dont les textes sont de Laurent Karila : 'Euphorie', 'Dealer (Dr Vice)'… parce que "Rock Star" est le parcours initiatique d’un gamin qui veut devenir une vedette, qui le devient, qui tombe dans la came et obtient la rédemption… Je n’allais pas écrire une chanson sur un dealer plus forte que celle qu’on a pu faire avec 'Dealer Dr Vice'.
"Satan Jokers, c’est ma vie, c’est moi !"
Même si le nom de Satan Jokers disparaît, cette relation existera toujours ?
Renaud : Satan Jokers, c’est ma vie, c’est moi ! Les mecs du groupe joueront dans l’album "Rock Star". Il me reste deux ou trois titres à écrire, dans ma tête, il est déjà prévu que je fasse appel à Laurent pour un titre qui va évoquer un guitariste avide d’argent : ça va le brancher !
La thématique de l'album (les rapports sexuels mal maîtrisés) a-t-elle un réel fondement médical ? En quoi les pratiques sexuelles légales pourraient être assimilées à une pathologie ?
Laurent : On parle d’addictions sexuelles dans l’album : c’est la thématique centrale. 'Préliminaires à l’infini' évoque un peu tous les facteurs et 'Sexaholic' est la maladie. Depuis 2008, j’ai monté une consultation spécialisée sur les addictions sexuelles et il y a des gens malades qui viennent pour ça. Pour eux, le sexe n’est plus du plaisir mais une souffrance. C’est la trame de l’album et contrairement à "Addictions" qui se cloture avec 'Ma vie sans', ça se termine mal !
Est-ce que le comportement de quelqu'un comme Strauss Kahn s'apparente à de l'autodestruction (de sa carrière, de sa famille) ou à de l'hédonisme ?
Renaud : Il ne peut tout simplement pas gérer. Le problème de l’addiction est que tu sais que ce que tu fais est mal mais tu le fais quand même. C’est la même chose avec l’addiction à la cocaïne que je connais plutôt bien. Tu as beau être très intelligent, censé et lucide mais c’est plus fort que toi : c’est l’envie irrépressible de consommer de la drogue ! Ton cerveau sait que ce n’est pas bien mais il se rappelle que tu aimes bien ça !
N’est-ce pas le résumé de ta vie finalement comme au travers de la vraie fausse fin de Satan Jokers ?
Renaud : Non, ça va au-delà de ça parce que là, on vient de sortir un deuxième album qui parle de ma vie.
Laurent : Il faut préciser que Renaud n’a pas le VIH.
Renaud : Effectivement, il va y avoir deux ou trois amalgames mais non, je n’ai pas le VIH. En revanche, toutes les sensations de vie du personnage central, je les ai vécues.
Et qu’attendez-vous de cet album ?
Laurent : On va l’utiliser dans les campagnes de prévention qu’on va faire !
Renaud : On aimerait bien décliner cet album comme on a pu le faire avec "Addictions". Si on arrive à ce que cet album soit également un outil de prévention, ça serait énorme !
Laurent : On va l’utiliser de toute façon dans les conférences de prévention.
Et bien merci
Renaud : Merci camarade !
Laurent : Merci et je me rappelle de mon diagnostic de l’époque, je te trouve vachement mieux (Sourire) ! Tu es en phase de guérison…
Merci docteur !
Et merci à Nestor pour sa contribution...